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mercredi 28 mars 2012

La cascade de Kong Phapeng et Phu Asa

Après une nouvelle traversée en bateau, nous retrouvons notre chauffeur. La destination : « «la perle du Mékong » qu’est la cascade Kong Phapeng.  Bounpane la qualifie même du « Niagara du Sud-est » !






A 160 Km de Paksé, la cascade est à couper le souffle avec des millions de litres déversés chaque seconde. D’ailleurs, il serait plus juste de parler de cascades au pluriel.  Un arbre aux légendes  séculaires qui se trouvaient au milieu de la cascade vient de tomber et les laotiens sont tristes et il est tombé un mardi, jour rempli de significations  pour les bouddhistes puisque c’est le jour où Bouddha est mort, ce qui rajoute au fait, un mauvais présage.



Bounpane nous raconte une légende qu’il affectionne particulièrement :
Il était une fois un vieillard qui captura une partie du soleil pour donner  le feu à son peuple. Il s’appelait « Pougneu ». C’était un temps où pour lutter contre une période très froide, les laotiens étaient condamnés à courir après le soleil du soir au matin pour se réchauffer. Le vieillard était désespéré devant cette situation mais un matin il croqua dans un des fruits de ce grand arbre au pied de la cascade et il eut l’idée de capturer une partie du soleil. Les laotiens étaient heureux mais Dieu ne l’était pas. Ce dernier  voulut punir Pougneu : il fit rejaillir le feu dans le ventre du vieillard qui se transforma en volcan. On raconte qu’aujourd’hui encore, il proteste  par des éruptions ici ou là.

La deuxième destination est  un village Swaï. C’est une ethnie où les cornacs sont nombreux. Ils vivent dans une forêt, aujourd’hui déclarée en zone naturelle  protégée. Les éléphants ont été très nombreux à une époque et ils étaient utilisés pour transporter des troncs d’arbres. Le classement en zone protégée a interdit aux Swaïs de toucher à la forêt et les éléphants ont été pour la plupart vendus au nord du Laos et en thaïlande. Pour la plupart, ce sont les mâles qui sont partis car sans travail, ils devenaient agressifs.

Dans le village, il ne reste plus que 2 jeunes  mâles d’environ 25 ans et des femelles plus vieilles qui n’acceptent pas la reproduction. Il n’y a donc pas de naissance d’éléphanteaux et la population d’une vingtaine d’éléphants est condamnée à disparaître.

A dos d’éléphant, nous allons découvrir le site de « Phu Asa ». Toy, le cornac nous présente son éléphante : Som Naï, 45 ans. Nous montons la montagne le long de la route bordée par  la jungle. Au bout de 45 minutes d’ascension au rythme des pas lents du mammifère, devant nous : le site de Phu Asa (la montagne de Asa).




Asa serait un bonze qui aida son peuple à combattre les siamois. La bataille fut perdu et ce temple fut construit pour lui rendre hommage.

Le site est très étrange : des roches volcaniques au sol, une végétation très sèche et au milieu de tout ça des frangipaniers en fleurs sans les feuilles et des colonnes d’ardoises et de briques surmontées de dalles composant un rectangle de 180 m de longueur sur 50m de largeur. Une impression d’intemporalité se dégage de cette scène.






La vue panoramique est sans mot !







Nous terminons la visite d’une tribu Taoï qui est spécialisée dans la sculpture du bois de fromager et qui  réalisent des masques  représentants des esprits mais aussi des animaux. Ils étaient autrefois placés à côté des cercueils pour protéger le mort.  Animistes,  ils sont aujourd’hui catholiques après le passage des missionnaires.




Nous n’avons pas la chance de voir travailler les villageois car cette journée a été dédiée au nettoyage des jardins avant la saison des pluies qui semble arriver plus tôt cette année. Bounpane nous explique que tous participe à cette activité secondaire après le riz : hommes et femmes. Les enfants font leur apprentissage sans s’en rendre compte au contact de leurs aînés.


Plusieurs ateliers sous les maisons en pilotis sont visibles et nous nous arrêtons à l’un d’entre eux où une femme nous accueille.
Le bois tendre est sculpté. La figurine ou le masque est brûlé, poncé et plongé dans de la boue pour lui donner cet aspect noirci.

Un nid de guêpe est suspendu pour éloigner les mauvais esprits de la maison (car les mauvais esprits ont peur des guêpes !). C’est une coutume qui est pratiquée dans beaucoup d’habitations laotiennes en dehors de cette ethnie.


Cette femme entourée d’enfants boit de l’eau conservée dans des calebasses. A ce moment là, je pense à mon grand-père qui lui aussi transportait son eau ainsi…




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