Messages les plus consultés

jeudi 31 mai 2012

Bagan à la découverte



A vélo, les premières découvertes de ces temples éparpillés dans la nature sont un véritable enchantement. D’abord les haltes se font au grès de nos humeurs et puis quel plaisir de se reposer à l’ombre d’un arbre et au pied d’un patrimoine de près de mille ans !
Il y a environ 3000 temples à Bagan et sans aucun doute, nous ne les verrons pas tous de près mais nous avons décidé de  parcourir avec plaisir  la nature birmane au hasard des routes et des virages.


Nous sommes étonnés de voir la vie, si près des temples : des maisons  sont construites à leurs pieds. Ce ne sont pas  juste de vieilles pierres abandonnées là. Les temples font partie du paysage quotidien birman. Des taxis collectifs très bons marchés (qui ne nous sont pas réservés) circulent entre les temples et la population vient se recueillir de manière habituelle et naturelle.


Nous rencontrons X…, un peintre (son nom restera confidentiel à cause des répressions qui pourraient s’exercer contre lui) qui emploie la technique du sablage et qui nous arrête sur le bord de la route pour nous dire que nous ne sommes pas loin d’un temple qui jouit d’un vue splendide sur la plaine.






Nous ne sommes pas dupes (nous sommes toujours sollicités pour des achats de "souvenirs" LOL ) mais suivons sa moto et il nous raconte l’histoire de ce bouddha avec une autre petite tête de Bouddha à la place de son estomac. Au XIème siècle, le roi fit construire un bouddha, deux siècles plus tard, un autre roi voulut un bouddha bien plus grand mais  il décida de laisser  la tête du premier apparaitre.

 Nous montons les marches intérieures qui vont nous mener d’abord à un premier étage puis à un second. La vue est grandiose : une plaine recouverte de temples dont les dômes sont parfois dorés et puis sur la gauche, le fleuve Irrawaddy. C’est vraiment beau. On se promet de revenir au coucher du soleil.



La température est très agréable à l’intérieur du temple alors sur une natte, on s’assoit et c’est l’occasion de poser quelques questions à X…. Tout d’abord, il nous explique que pour lui, le gouvernement ne fait pas le bon choix de faire payer de telles taxes aux touristes. A cela, nous lui demandons si ces taxes servent à la réfection des monuments, alors il rit, nous prie de le suivre et nous montre une petite stèle sur laquelle est écrite tous les noms des donateurs privés. Le gouvernement participe mais très peu et ce sont des fonds privés qui permettent de réparer les temples. 

Nous lui demandons si l’arrivée de Aung San Suu Kyi a changé quelque chose dans leur vie et il nous dit que depuis deux mois, la police leur demande moins d’argent mais qu’il pense que cela va changer encore. Il m’explique que la vie est encore difficile : par exemple, il n’y a pas de voitures car acquérir une voiture japonaise neuve  coûte le double puisqu’il y a 100% de taxes gouvernementales sans compter en plus le voyage en bateau. Il n’en dira pas plus car deux hommes sont entrés dans le temple...

X est vraiment un artiste sympathique


Burma: De Mandalay à Bagan



Nous devons parcourir près  de 200 km en bus : départ 8H30 et arrivée prévue vers 15H ! Nous allons  comprendre  pourquoi le bus va mettre tant d’heures…
D’abord il faut atteindre la gare routière qui se trouve  de l’autre côté de Mandalay. Nous croisons des files et des files de moines qui collectent le riz. Les vélos sont nombreux sur la route et les taxis collectifs sont bondés.




En route pour le travail...















Le parking de la gare est immense : il y a à la fois les bus, les poids lourds et des camions. On nous dépose et nous attendons tranquillement l’heure du départ.


L’embarquement dans le bus se fait tant bien que mal mais  nous sommes enfin  installés : la climatisation fonctionne et ce n’est pas un luxe avec de telles températures.
8H30 départ
8H45 arrêt  dans un endroit complètement désert. A y regarder de plus près, il  y a juste un atelier de mécanique. On nous dit que l’arrêt durera 10 minutes. En fait nous serons arrêtés une heure pendant laquelle ils vont changer le moteur !! Tout le monde est stupéfait. Et pour couronner le tout en reprenant la route, la climatisation est tombée en panne et la chaleur à l’intérieur du bus dont les fenêtres sont scellées devient rapidement insupportable. Ils finissent par rouler la porte ouverte.
Nous traversons des endroits très secs et puis tout à coup un îlot de verdure dû à la culture du riz. Les fermiers mènent les bœufs qui tirent les charrues.



Les habitations des villages que nous traversons sont sommaires : leurs murs sont faits de bambou tressé et le toit souvent de chaume. Les enfants jouent  tout en gardant les vaches. Les parents  responsabilisent  très tôt les enfants et nous les voyons souvent les aider, même très jeunes. Aux terrasses des restaurants, il n’est pas rare de voir les parents aux fourneaux et les enfants d’une dizaine d’années prendre les commandes et servir.




Nous roulons depuis quelques heures à une moyenne de 50 km par heure quand soudain la route disparait et c’est une piste sablonneuse que nous empruntons avec le bus. La vitesse tombe à quelques petits km/H et nous prenons notre mal en patience, d’autant que nous dégoulinons tous de sueur. La route est en voie de construction et tout le long, des tas de cailloux sont amoncelés. 



 Jamais, il n’aurait été permis en France qu’un bus passe dans de telles conditions ! Nous ne pouvons   lire tellement les secousses rendent impossible la lecture. Nous apercevons enfin le panneau d’indication de Bagan quand le bus s’arrête net et une jeune femme prie tous les étrangers d’avoir la gentillesse de bien vouloir payer la taxe gouvernementale de 10 dollars par personne pour pouvoir avoir accès au patrimoine de Bagan (pour entrer dans Bagan pour résumer). Nous nous regardons tous ébahis et nous nous exécutons tous  parce que nous n’avons pas le choix.


Nous avions réussi à échapper à celle de Mandalay mais cette fois-ci, on nous cueille dés l’arrivée en bus…

mardi 29 mai 2012

Le pont « U Bein » et la colline de Sagaing

Mille piliers de teck datant de 200 ans soutiennent cette magnifique passerelle. Nous parcourons les 1,2 km en admirant le paysage. La passerelle a subi l’épreuve du temps et l’on devine qu’une rambarde existait auparavant. Les lattes de bois sont un peu abîmées par endroit et c’est avec précaution que nous progressons. Nous nous trouvons quand même à plusieurs mètres du niveau de l’eau du lac à Amarapura, dernière capitale royale du Myanmar.
Nous observons  un couple de pêcheurs : l’homme ramasse des crabes pendant que sa femme remplit  le panier sur sa tête. Des bandes de terre qui ne sont pas encore immergées sont devenues le temps d’une saison des rizières. C’est la récolte et on s’affaire. Plus loin des buffles prennent un bain alors que deux vaches guidées par le fermier  tirent une charrue et labourent la terre.
Une multitude de canards pataugent pendant que les locaux viennent se promener ou passer d’un monastère à l’autre, de l’autre côté de la rive.


La nature est verdoyante et des dômes dorés semblent surgir des cimes des arbres. C’est assez magique.










Nous sommes abordés par un batelier qui nous propose de voir la structure du pont par le dessous. Il a eu raison car le pont semble suspendu dans les airs tellement cette structure est  aérée.


Nous reprenons la route en direction de la colline de Sagaing, vue panoramique depuis  un temple sur la  vallée parsemée de Stupas  et sur le fleuve Ayeryarwady. Nous traversons quelques villages et puis ensuite la route  est magnifique avec ses flamboyants en fleurs. Le pasteur fait traverser son troupeau de vaches et les bus bondés  roulent les uns derrière les autres.

L’arrivée : devant nous se dresse  un escalier qui compte près de 400 marches. Il fait chaud et nous savons que nous allons souffrir alors nous prenons notre courage à deux mains et entamons doucement l’ascension. Elle nous est rendue facile par la présence de bancs  en pierre tout au long de l’allée. Nous n’hésitons d’ailleurs pas à nous y arrêter et boire une bonne gorgée d’eau. C’est aussi l’occasion d’échanger des sourires et nous rencontrons une famille birmane qui nous  demande  notre nationalité et qui nous demande gaiment  si nous voulons bien être photographiés avec elle. Voici ce que ça donne!
Au fil de la progression, la vue devient de plus en plus belle.


Le temple, où nous dégustons une nouvelle fois une glace, est joliment carrelé.








La descente ne sera pas moins éprouvante que la montée, mais nous faisons de jolies pauses encore une fois sur les bancs.







Retour dans notre beau taxi, assis sur une natte, orteils à l’air et cheveux au vent… Oh yeah !

samedi 26 mai 2012

Les marchés de Mandalay

Nous partons à la découverte du centre de la ville par ses marchés. Nous commençons par celui qui est couvert.









Le « Zeigo », marché en birman, est réparti sur 4 étages avec des escalators qui fonctionnent entre les coupures de courant. En effet, que cela soit dans la capitale ou même ici à Mandalay, les coupures d’électricité sont très fréquentes. Peu d’hôtels ou d’endroits publics ont des groupes électrogènes permettant de fournir 24H sur 24 de l’électricité. Il est donc d’usage quand l’électricité coupe d’attendre patiemment que le courant soit rétabli. Mais quand on se retrouve dans un endroit comme le marché couvert avec plus de 40°C et que les ventilateurs s’arrêtent, la patience est mise à l’épreuve.
Nous ne prenons pas le risque  de monter aux étages supérieurs et déambulons au milieu des étals du rez-de-chaussée. Il y a de tout et tout est confiné, il y a même des guirlandes de Noël !

 La largeur du fauteuil entraîne des levées de tabourets, des « sorry » à tout bout de champ. Les gens sont bien moins souriants mais bien plus étonnés. On voit dans leur regard, la question qu’ils se posent : « mais que font-ils ici ? ». Les épices attirent notre attention mais les étals les plus nombreux sont ceux de tissu et de vente de longwis.

Nous sortirons tous trempés de sueur et nous précipiterons sur un petit stand qui presse des petites oranges. Le jus de fruit frais à la main, un éventail tendu gentiment par la vendeuse de l’autre, nous prenons notre temps et refroidissons (si l’on peut dire…).
On longe la route en contournant le bâtiment du marché quand devant nos yeux, se trouve un autre marché à ciel ouvert. Les fruits, les légumes sont incroyablement frais : nous en achetons et je ne résiste pas à choisir des petits citrons « lime » (verts et d’environ 3 à 4 cm de diamètre), j’adore ça !
Un homme m’observe et il m’aide à les choisir : 10 pour 0,5Oct d’euro. Nous parcourons sous le soleil les allées qui n’en finissent pas et nous croiserons 5 personnes qui nous font signe en nous faisant comprendre qu’il faut mettre un chapeau et que le soleil n’est pas bon.



Le marché, parfois est un grand fouillis mais c’est l’occasion de communiquer avec la population en direct. Ils sont bien plus souriants que dans le premier marché et Tess fait un malheur. Ils restent figés sur elle et lui sourient comme si elle était une poupée : elle devient vite notre ambassadrice. Nous goûtons des pois cassés huilés et rehaussés de sel et des herbes cuites type épinard (on n’a pas su ce que c’était parce qu’ils ne parlent pas anglais). Ils ont l’habitude d’en mettre dans un petit sachet en plastique et de le grignoter comme ça dans la rue.

Nous passons devant un cybercafé. Nous sommes surpris : notre guide papier qui a deux ans n’en mentionne aucun. Le progrès est donc rapide apparemment. Alors, on rentre et nous finissons par publier avec beaucoup de patience (3H) deux articles !  Le cyber a environ 18 ordinateurs. La vitesse de connexion est de 5OO mhz, lente mais plus rapide qu’à Yangon. Nous sommes effarés du nombre d’apprentis moine présents dans les lieux : ils sont 12. Et tous se connectent sur des réseaux sociaux, téléchargent des musiques sur leur MP4, jouent aux jeux de guerre… Quand on pense que le Bouddhisme préconise la pauvreté et l’abstinence. D’où vient cet argent ? Et oui, c’est cela aussi le progrès ! Nous, nous n’arriverons pas à rentrer sur Google actualités et sur le site du Monde.fr.
Le petit hic sera de trouver un taxi : ils ne sont pas indiqués. Avant, il existait des taxis bleus, repérables et très bon marché. Le gouvernement a décidé de les supprimer parce qu’ils étaient trop vieux… LOL. On finira par trouver des taxis  stationnés sur la place de l’horloge grâce à l’aide d’une bonne âme. Et là, nous ne sommes pas au bout de nos peines car ils appliquent un tarif deux fois supérieur au taxi commandé ce matin par la Guest House et que nous trouvions déjà cher par rapport à la distance parcourue et le niveau de vie local (3€). Nous tentons de négocier et on comprend vite que le touriste  étranger est là pour payer et comme  nous le dit un des hommes « 5 ou 6 euros ce n’est pas cher pour vous ! ». Nous avons refusé et sommes passés devant la personne qui nous avait aidé : quand nous lui avons annoncé le prix, il nous a dit que ce n’était pas du tout les prix habituels et que cela était exorbitant. Nous trouverons plusieurs rues plus loin un taxi qui nous proposera un prix convenable mais on a bien cru qu’on rentrerait à pied.
Quel dommage que le Myanmar  décide  d’exploser ses prix, la destination va devenir une destination chère et malheureusement, tous n’auront pas la chance de le visiter. En outre pour justifier de telle hausse, il faudrait que les infrastructures et les services suivent…



Mandalay- Myanmar

La Guest House dans laquelle nous nous installons ne paye pas de mine au premier abord. Mais le cadre est à la fois charmant et bucolique et l’accueil y est familial avec une mamie au commande et à nos petits soins ! Alors, dés les premiers instants, on s’y sent bien et en entrant dans la chambre, nous retrouvons nos amis, les Geckos !
La chaleur est étouffante (autour de 41°C) et on regrette déjà la douceur de Yangon. Le programme est chargé dés demain matin.
Nous négocions avec super mamie un chauffeur et un coupé Honda dont la pièce principale est le Klaxon. Il ne déroge pas à la règle birmane: il est très serviable et lui aussi aux petits soins. Nous avons prévu quatre stops et nous en ferons plus  sur ses conseils avisés. Dans notre programme, nous avons évité de manière systématique les endroits où est appliquée la taxe gouvernementale (comme pour le choix de la Guest House).
Nous visitons un atelier de fabrique des feuilles d’or. Deux hommes martèlent avec des masses de trois kilos, sur un tempo rapide une pierre sur laquelle est posée deux feuilles de bambous. Entre celles-ci, se trouve une pépite d’or. Il faudra plusieurs étapes pour obtenir le résultat final.


Chaque étape est rythmée par une clepshydre composée d’une noix de coco qui se remplit peu à peu. Dans la pièce à côté, des femmes appliquent aux doigts les feuilles d’or sur les statues de Bouddha ou sur des objets  laqués. Mandalay est la capitale de la fabrication de la feuille d’or.




Première Paya (pagode) : Mahamuni, toute dorée. Elle est immense et est très vénérée. Il est de coutume pour les hommes (car les femmes n’en ont pas le droit !) de venir appliquée sur la statue de Bouddha en bronze (du premier siècle avant JC), les feuilles d’or. Elles atteignent aujourd’hui une épaisseur de 15 cm et rendent le corps de la statue complètement  boursoufflé. Nous  y croisons de très nombreux fidèles qui viennent en groupe  prier, manger, dormir et échanger. L’ambiance y est familiale.
663

Sur un côté de la cour intérieure, un petit bâtiment abrite des statues dérobées à Angkor Vat dont les têtes ont été changées. Chacun y vient caresser la partie du corps qui le fait souffrir ; la statue a le pouvoir de le soulager. On perd rien à essayer et advienne que pourra (nous vous tiendrons bien sûr  au courant).

Puis, c’est le monastère Shwe In Bin tout en teck. Dés l’entrée du chemin de sable, nous devons nous déchausser. C’est donc pieds nus que nous serpentons entre les manguiers couverts de fruits. Le monastère est très beau et à l’intérieur, la salle centrale sert d’écrin au Bouddha. Le reste est aéré et est très calme. Il est l’heure du repas  et les moines déjeunent ou se reposent dans un transat. Un porteur de cloche en bois attire l’attention de Donovann.
 

















La Paya Sandamuni  nous a marqués par le nombre de stèles en marbre (environ 1800) portant des commentaires sur le Tripitaka (canon bouddhique) et érigée pour chacune d’entre elles à l’intérieur d’un petit stupa blanchi. Il est très étonnant pour nous de voir s’installer de petits groupes ou des familles à l’intérieur de l’une d’entre elles et  s’asseoir sur une natte pour y manger et  bavarder. Tout autour du temple, les toits des petits stupas blanchis donnent une impression d’intemporalité!




La Paya Kuthodaw jouxte cette dernière et on la nomme « le plus grand livre du monde » à cause de la gravure de la totalité des livres du Triptaka sur ses stèles en marbre. Détail amusant : il faudrait 450 jours à raison de huit heures par jour pour en terminer la lecture !

Dernière étape : nous gravissons la colline de Mandalay pour y découvrir la vue panoramique de la ville depuis le temple au sommet. Pour y accéder, nous empruntons l’ascenseur, réservé aux personnalités, que l’employé  nous avait dit d’abord qu’il ne fonctionnait pas puis qu’il fait fonctionner pour nous : merci Bouddha ! (moyennant 2000 Kyats : 2€).  Nous rencontrons de jeunes prêtres en formation, guitare à la main et avec qui nous bavardons.  Dans le temple, au milieu des piliers verts couverts d’éclats de miroirs, nous imitons les birmans et  dégustons un cornet de glace. Les décorations du temple sont à couper le souffle et ce qui nous amuse beaucoup sont les petits salons dont les petits fauteuils sont squattés par des pèlerins fatigués.




Nous transpirons à grosses gouttes et des boissons fraiches dans un endroit climatisé vont nous réanimer.