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mercredi 11 janvier 2012

Le peuple Hmong et le Batik

Cela fait des jours que nous sommes à, Luang prabang et tous les soirs, dans la rue principale, s’installe le marché Hmong de nuit. Les  tissus colorés illuminent les étals et vraiment, tout est beau.
On parle des Hmongs mais il existe 3 peuples différents de Hmongs : les Hmongs blancs et les Hmongs rayés qui  pratiquent le Batik et les bleus la vannerie en bambou. Ils viennent du Tibet et de la Mongolie.
Après nous être renseignés, nous finissons par trouver une organisation qui œuvre pour les ethnies montagnardes en les faisant travailler comme instructeur.



Dés notre arrivée, nous tombons sous le charme de l’endroit en pleine nature, nous traversons une immense salle complètement ouverte drapée au plafond et arrivons à notre petit atelier. Nous sommes devant le Mékong entourés de bambous et de cocotier : on ne pouvait pas rêver mieux !







Une chaise et une tablette pour chacun. Une jeune fille se trouve derrière nous et tisse un tissu avec des perles en s'aidant de ses pieds pour tenir le métier. Tess passe d'ailleurs un bon moment à bavarder avec elle et l'aide à enfiler des perles.








Une dame nous attend assise: c’est Suzon notre professeur. Elle a environ 60 ans et ne parle pas anglais mais nous avons un jeune hmong qui fait la traduction. Nous  participons au stage avec Eva, un professeur des écoles qui a pris son année sabbatique et qui fait un tour du monde.


photo tirée de la biblothèque internet qui illustre bien!



Le Batik Hmong est complètement différent de celui malais : d’abord le tissu est du chanvre (cultivé par les hmongs bleus du nord) puis la cire est mélangé à de l’indigo et appliquée avec un petit instrument qui ne possède pas de réservoir comme en Malaisie. Il est artisanal et est formé d’un petit manche en bois au bout duquel sont placés deux lames en cuivre. On nous précise d’ailleurs qu’il coûte très cher (environ 20 euros) à cause du prix du métal ici au Laos.  Certains  ont plus de 200 ans car ils passent de génération en génération.


Suzon commence par « repasser »  la pièce de chanvre en utilisant une pierre polie puis, à l’aide d’une roulette marque le tissu par des lignes verticales et horizontales dont les intersections serviront de repère. En effet, le motif hmong que nous allons reproduire est très géométrique. Ici, donc : pas de crayon et de gomme ! Les formes sont inspirées de la nature : les grains de riz, les graines de courges, de concombre et de dents d’animaux.

Elle trempe l’outil dans de le mélange cire/indigo qui se trouve dans une petite poêle sur un brazero. Elle effectue les premiers dessins qui vont nous servir d’exemple. Qu’il est difficile de tracer des lignes droites sur du tissu qui accroche avec une cire qui est parfois trop chaude et qui goute ou parfois trop froide et qui ne glisse pas ! Nous sommes chacun à notre tour ballotés entre espoir et découragement. Tess essaie aussi malgré tout mais ce sont souvent des  rires avec son père tellement il est difficile de faire des traits droits.

Nous sommes là toute la journée et en effet, il faudra bien toutes ces heures. C’est l’occasion à la fois de parler avec Eva mais aussi avec notre « traducteur » Hmong. Il a 24 ans, est marié et a une petite fille  de moins d’un an. Il nous montre des photos de sa fille sur son portable : elle est superbement potelée. Nous revenons sur les couples hmongs et il nous explique que le jeu que nous avons vu lors de la fête est un moyen pour les jeunes de faire connaissance et de choisir son prétendant. S’en suit une période de deux ans environ où les amoureux flirtent, ils ne peuvent pas se marier pendant cette période. Les femmes sont jeunes (elles peuvent se marier à 13 ans)  et ont des enfants rapidement. Au Laos, il est important d’avoir un garçon et quant au divorce, il est possible mais c’est l’homme qui aura la garde des enfants !
Nous avons aussi abordé la religion. Les Hmongs sont animistes : importance des ancêtres et du monde qui les entoure  chaque jour qui passe. Lors du nouvel an, un poulet est tué en l’honneur des défunts et quand la table est mise, il y aura pour chacun d’eux un couvert.

Voilà, notre batik est fini !
L’étape est terminée pour nous mais le processus de teinte aurait dû être enchaîné : 20 bains successifs dans de l’indigo et séchage intermédiaire au soleil. Cela durera deux semaines. Enfin, l’ébullition du tissu enlève la cire et laisse place à des motifs blancs.

C’est une tradition qui se transmet de mère en fille et on dit que les chances d’être mariée sont proportionnelles à l’aptitude aux travaux d’aiguille !







3 commentaires:

  1. votre batik est aussi beau que votre sourire,avec la patience , petit à petit vous vous imprégnez de la sagesse asiatique
    bisous à vous 4
    daniel

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  2. Magnifique batik et cette approche des peuples Hmongs très intéressante.

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  3. Superbe découverte du peuple Hmong. Il n'y a pas grand monde qui connaissent cette communauté.
    De la part d'un jeune Hmong en France.

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