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mercredi 30 novembre 2011

La citadelle de Hué, le tombeau de Tu Duc et la pagode Tu Hieu


Hué est vraiment une jolie ville et nous ne regrettons pas notre choix : y rester plusieurs jours ! Traversée par la rivière des Parfums, la plupart de ses rues sont comme à Hoi An sont  très vertes et puis surtout, cela reste une petite ville avec tous ses avantages dont le principal est la circulation qui est moins abondante…ce qui nous va bien !


Hué, ancienne capitale du Viet Nam possède une  citadelle avec sa tour du drapeau face au fleuve, le mât le plus élevé du Vietnam. Il y en a que deux citadelles en Asie : celle de Hué et celle de Pékin. Alors, impossible de passer à côté…

La citadelle est une enceinte de  2,5 Km sur 10km et est protégée par des murs de 3 m de hauteur  sur 6m de largeur sans compter un fossé où les lotus fleurissent en été (dommage pour nous). Elle  abrite la citée impériale (deuxième carré à l’intérieur) et la cité pourpre ou cité interdite (troisième carré).  Elle est splendide !




Demeure de Gia Long pendant son règne, c’est une vraie ville à l’intérieur de la ville. La reine, les concubines, les mandarins, les eunuques… enfin tous ceux qui gravitent autour de l’empereur y vivent aussi.

 L’empereur est  unique et traité comme tel. Des pavés différents pour ses pas et des tuiles jaunes au  dessus de sa tête (les tuiles vertes de chaque côté pour les mandarins). Les séries de quatre colonnes symbolisent le rang de l’empereur et l’ordre établi. Il est le soleil au dessus, le lotus est la fidélité et  les colonnes représentent  les  2 conseillers politiques et les  2 conseillers militaires. Un dragon qui descend le long d’une colonne, un autre qui monte le long de l’autre témoignent de son pouvoir absolu. Il est le fils du ciel.

Les jardins sont magnifiques et grandioses et les bâtiments sont nombreux. Il y a la bibliothèque, les pavillons, le théâtre, les salles d’attente des mandarins qui doivent s’y rendre avant de rencontrer l’empereur et puis les maisons  des concubines. Certains empereurs  en avaient jusqu’à 7OO (cela laisse Bernard pensif !!! lol), ses 140 enfants qui pouvaient vivre  avec leur mère jusqu’à 18 ans puis étaient bannis de l’enceinte. Les concubines n’étaient pas libres et la citadelle devenait une prison dorée.















Les colonnes laquées rouges des bâtiments sont construites à partir de « bois de fer », bois de forêt tropicale qui peut rester intact pendant 300 ans ! Ce qui est  frappant est la minutie de la décoration, des sculptures et des dorés. Une seule envie : se mettre dans un coin, s’asseoir, ne plus bouger et essayer d’imaginer ce que pouvait être la vie de la citadelle il y a quelques siècles.


13 empereurs se sont succédé et nous décidons d’aller visiter le tombeau de l’empereur « TU DUC », l’un des plus tyranniques. Quand on pense chez nous à un tombeau, on pense à une tombe ; ici c’est un véritable palais avec toutes ses dépendances et sa cour entourée de statues de mandarins, d’éléphants et de chevaux. Il était construit pendant le règne de l’empereur qui y venait parfois se reposer, contempler les bassins, écrire des poèmes et il finissait par être sa demeure éternelle.  Le symbole de la longévité est présent partout.



















Une stèle, une des plus grande du Vietnam, s’y trouve. Tu Duc y fait son autobiographie critique. L’ensemble du Tombeau est une succession de portes qui amène vers le tombeau proprement dit de l’empereur. Les marches sont nombreuses et très hautes : certains l’expliquent par le fait que plus la marche est grande, plus on baisse la tête, une manière d’obliger la réflexion avant de rencontrer l’empereur.



A Hué, se trouvent de nombreuses pagodes et notre choix se porte sur celle de  « Tu Hieu », qui fait partie des grandes pagodes de l’ancienne capitale. Elle est vouée au culte de Bouddha et fut construite par le grand Bronze Ku, le roi, les eunuques et les fidèles. Perdue au milieu de la végétation, elle se dresse avec fierté.

mardi 29 novembre 2011

De Hoi An à Hué

Un guide parlant parfaitement français, dans la poche, nous quittons  Hoi An. Il s’appelle « Viet », a 32 ans, est marié et a une petite fille de deux ans. Il adore son pays, son histoire et nous explique que le Vietnam est composé de 57 ethnies  et qu’il était divisé en trois régions (sud « les Khmers », centre ( les chaouis » et nord « civilisations des tambours en bronze » réunis  en 1802. Le Vietnam est un pays très jeune: 66% de jeunes (de 15 à 40 ans)
A une dizaine de km, nous découvrons la montagne de marbre. Des blocs y sont extraits et nous avons la chance de voir le travail qui peut être réalisé.  Le marbre vietnamien a des couleurs différentes en fonction de l’endroit où il est extrait : orange, vert, jaune, blanc.


On retrouve les animaux mythiques comme la licorne représentant la beauté (pour l’empereur , celle des concubines) et la tortue signe de longévité.
On suit notre route jusqu’à Da Nang. Ville aujourd’hui très dynamique grâce à son port, elle fut pendant les deux dernières guerres  une ville enjeu par sa position stratégique entre le nord et le sud. En effet,  au dessus, s’élève le col des nuages, barrière naturelle  nord/sud au sommet de la chaine de montagnes.






Passer par Da Nang , c’est un passage obligé par le musée Cham ! D’autant que nous ne sommes pas allés à My Son où se trouvent de nombreux vestiges découverts par un architecte français Henri Parmentier au tout début du XIXème siècle. Mais nombre de ces vestiges  ont été transportés dans ce musée. Ils datent tous du 7ème au XIIIème siècle.











Ce qui nous a vraiment intéressé est la double influence: chinoise et indienne qu’a subit le centre du pays et dont les vestiges témoignent. La présence des Dieux  indiens : Visnu (le protecteur), Brahma (le créateur) et Shiva (à  la fois créateur et destructeur).


Le lion qui apparait dans la culture indienne au départ, apparait aussi dans la culture Cham avec une tête d’éléphant (l’intelligence) et le corps  de lion (la force).  Or, le lion à l’état naturel, vient d’Afrique et on s’interroge donc sur une influence africaine…D’autant qu’il a été trouvé deux  petites statuettes  identiques à la fois au Vietnam et en Afrique !!! Nous sommes finalement si près les uns des autres.



Et puis, Viet réussit à captiver les enfants (et nous aussi d'ailleurs) sur la signification de l’architecture.

Le lingà par exemple qui veut dire « signe » en Sanskrit symbolise la création et l’univers

Aux extrémités : la lune et le soleil et au milieu, ces cinq éléments : le métal, le bois, l’eau, le feu et la terre

La pièce centrale d’un  temple Cham : qui est le symbole de la fécondité.

La base carrée représente le féminin, la terre et le Yin ;  le pilier représente le masculin, le ciel et le yang. Tout est harmonie.

Nous quittons Da Nang. Le long de  la route la mer nous  suit avec  sa plage où viennent se baigner les vietnamiens pendant les mois de juillet et d’août alors qu’il fait plus de 40°C.  En fait, c’est China Beach où les américains ont débarqué en 1968. Des bâteaux paniers sont renversés et semblent sécher  tout le long de la route. Il fait beau, on a de la chance car à cette époque de l’année, il pleut souvent dans le centre. La route vers Hué est longue, près de 170 km et avec un conducteur qui est plus lent qu’une tortue (il ne dépasse pas les 40 Km par heure à notre grand désespoir !!!!), on prend notre mal en patience et puis on positive car on peut poser toutes les questions à Viet !


 Nous commençons à monter le col et noyés dans la brume, nous apercevons des blockhaus tenus alternativement par les américains, les français, les vietkongs.
Cette partie du Vietnam est vraiment différente de ce que l’on a vu auparavant. Les paysages sont vallonnés et  la végétation dense.  La mer n’est pas loin et cela donne lieu à de vraiment belles photos.


En redescendant de l’autre côté du col, ce sont des rizières à perte de vue et la vie de la campagne se dessine sous nos yeux. Des femmes préparent la terre pour semer le riz dans plusieurs semaines. Il faut savoir que la géographie du Vietnam très étirée donne au pays des climats très différent et donc la culture du riz a un rythme qui diffère selon la région. Certaines ont plusieurs récoltes, d’autres qu’une ! On aperçoit aussi des femmes qui vendent des cailles plumées au bord de la route. Puis nous suivons les rails du vieux chemin de fer qui fait 90 cm de largeur et qui l’empêche d’aller vite (30 heures pour faire 700 km : alors là, on a le temps d’admirer le paysage !!!!). Et puis, ce sont ces tombes parsemées dans les champs : il y a eu tellement de morts en même temps qu’ils n’ont pas eu le temps de construire  des cimetières. Enfin, ce sont les poubelles. Quel problème !!!! Les paysans avaient autrefois pris l’habitude de  jeter dans leur terre les détritus mais ils étaient, à cet époque-là, totalement biodégradables  aujourd’hui ce sont des sacs plastique et c’est un vrai désastre.
 








Nous arrivons, fatigués mais heureux d’être ENFIN à Hué. Je voyais déjà le moment où Bernard allait mettre sa main sur la pédale d’accélération ….lol

samedi 26 novembre 2011

Fabrication de lanternes vietnamiennes

Il pleut encore et encore, les rues de Hoi An finissent par être inondées.

Au programme : la fabrication de lanternes. Nous visitons une fabrique et observons toutes les étapes :

Première étape : de gros bambous sont coupés en lamelles de plus en plus fines à l’aide d’une petite machette. Les lamelles ainsi obtenues seront  ficelées pour servir de structure à la lanterne.

Deuxième étape : des pièces complémentaires  sont fabriquées à partir de bois. Ce sont des rondelles qui seront poncées à la main puis striées à la machine et enfin vernies. Elles formeront les extrémités de la lanterne.


Troisième étape : un fil de fer est plié pour donner naissance à l’anse de la lanterne.

Quatrième étape : toutes ces différentes pièces sont assemblées pour former le squelette de la lanterne.

Cinquième étape : mise en place du tissu. On encolle trois lamelles de bambous et on place en étirant au maximum un rectangle de tissu. On procède de la même manière sur les trois autres lamelles opposées. Puis, on encolle les lamelles restantes pour recouvrir entièrement le squelette.

Sixième étape : on coupe grâce à une paire de ciseaux le surplus de tissu.


Septième étape : enfin, des bandes de cartons préalablement recouvertes de tissu  sont collées en haut et en bas de la lanterne pour cacher l’arrêt du tissu.

Dernière étape : un pompon avec une perle est positionné en bas de la lanterne

A la fin de la visite, nous sommes invités  à notre tour à  nous essayer à la réalisation d’une petite lanterne. Les enfants choisissent rapidement la couleur et deux jeunes filles les aident. Ils prennent vraiment plaisir à toucher les matières. Quant à nous,  nous réalisons toutes les difficultés de réalisation d’une lanterne parfaite.  Un petit bébé de 16 mois se balade entre tout ça, la maman n’est pas loin. Il s’appelle « Taou »  et  il ne quitte plus Tess, lui sourit, l’embrasse.

En regardant autour de nous, nous réalisons que les employés ne sont vraiment pas vieux. En demandant à une des jeunes filles, elle nous dit qu’elle a 18 ans mais nous sommes presque sûrs qu’elle en a moins. A Hoi An, l’économie tourne autour de cinq pôles : les lanternes, la poterie, la menuiserie, la pêche et le tourisme bien sûr !!!

Nous sommes contents parce qu’à travers un moment ludique avec les enfants, nous avons pu approcher l’artisanat local.

Demain, départ pour Hué à 140 Km au nord !

Cuisine Vietniamienne

Aujourd’hui, il pleut des cordes …d’ailleurs, il a plu toute la nuit. Nous avons décidé d’approcher la cuisine vietnamienne par un cours. Arrivée au restaurant à 9h du matin. Nous sommes accueillis par Taï le chef cuistot. Il se précipite avec un parapluie pour nous protéger tant bien que mal de ces trombes d’eau qui tombent. Ca y est, nous sommes à l’intérieur et c’est devant un bon café vietnamien « miu café da »( café au lait glacé) que nous attendons l’arrivée de tous les participants. Nous sommes finalement 8 au total : un couple retraité australien, une jeune femme suisse, un jeune homme allemand et nous.


Première étape : le marché.  Nous partons tous, sauf Bernard qui sous la pluie a du mal à rouler tellement les mains courantes sont glissantes. Il nous attend patiemment tandis qu’avec le chef nous arpentons le marché dans tous les sens alors que la pluie continue de plus belle. Comment dire…les effluves d’odeurs se mélangent : les fruits, les légumes, le poisson, les crustacés et la viande, même s’ils sont à des endroits différents. Ce qui est le plus frappant pour nous ce sont les femmes qui coupent la viande comme ça ! Là ! Pas de chambre froide ou un petit frigidaire mais on nous rassure en nous disant qu’il n’y a pas de « diseases » (maladies)…Il y a « l’arrondissement » du porc, celui du bœuf et celui du poulet. On n’achètera cependant pas la viande là et cela nous va bien (peut être a-t-elle été achetée hier au même endroit !!! lol).

C’est très intéressant car on découvre des légumes et des aromates que nous n’avons pas l’habitude de cuisiner et que nous avons d’ailleurs du mal à trouver en France : le melon d’hiver (pas sucré utilisé en légume), la fleur de banane utilisée en salade, la papaye verte (utilisée elle aussi en légume), le gingembre vietnamien qui est plus petit que celui que nous achetons mais plus odorant, la feuille de patate douce qui se mange aussi, la poudre de bouillon de cube de porc, les oignons préfrits…Nous pataugeons gaiment dans  nos baskets et regrettons déjà de ne pas avoir mis nos tongues, bien plus pratiques !


feuilles de la patate douce





gingembre vietnamien en bas!

winter melon

nouilles vietnamiennes: les foncés ont été brunies au wok

tofu: il y en a des quantités astronomiques!





Autour de nous c’est un ballet  arc-en-ciel d’imperméables. On nous bouscule pour passer plus vite, les billets s’échangent et les marchandises valsent. Taï s’arrête à tous les stands et nous explique avec beaucoup d’énergie et de patience car il doit gérer nos arrêts photo.

en rose: c'est notre chef "Taï"
Fin du marché, les sacs remplis, on rentre au restaurant par la rivière : comique !! L’averse ne s’est pas arrêtée et dans le bateau qui tangue, on est arrosé régulièrement par des vagues de pluie. On rit et je dis aux enfants, qu’on se rappellera  sûrement de ce jour !! Retour au point de départ : Bernard ne peut s’empêcher de sourire en voyant arriver toutes ces serpillères dégoulinantes que nous sommes !


Deuxième étape : la pratique

Tout d’abord les rouleaux de printemps frais. La feuille de riz est mouillée d’eau, puis on dispose salade, viande de poulet coupée très fin, crevettes, omelette, julienne de carottes et papaye verte, menthe et herbes diverses…et il va falloir que cette montagne tienne dans le rouleau….C’est le début qui est périlleux, ensuite la feuille de riz auto-adhère. On replie les côtés et on ajoute, pour faire joli une herbe de lemon grass qui dépasse. Avec une paire de ciseaux, le rouleau est partagé en 2, puis disposé en hauteur dans l’assiette pré-décorée d’une fleur faite de tranches de tomate coupée très fin….Equilibre précaire, mais oh ! récompense quel bonheur de le déguster !
C’est ensuite une soupe de nouilles au bœuf et au soja. La particularité de cette soupe a été la cuisson du carpaccio de bœuf : dans un bouillon d’ananas, d’ail, d’échalotes, d’oignon, cubes de porc, d’huile parfumée à l’oignions frit et d’herbes diverses, on prend à l’aide de baguettes un bout de viande que l’on dispose dans une louche et on procède à la manière d’une fondue : on trempe la louche dans le bouillon pour faire cuire la viande. Patience et précision, mais quel régal !




Nous finissons par l’élaboration d’un poulet mariné dans de la coriandre de l’ail ,de l’ échalote avec de la  sauce de poisson et  à l’huitre du sucre, du sel et du poivre. Une fois que les oignons sont  frits, on ajoute le poulet, puis les  poivrons, le  lemon grass, et on  déguste ce plat accompagné de riz…..   




L’ambiance, pendant toute cette matinée était vraiment formidable. Chacun plaisantait, les enfants participaient, le chef était très patient avec ses élèves, bref, malgré le temps, une journée très réussie.