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samedi 31 mars 2012

Un fauteuil roulant sur un éléphant !

Derniers jours dans le pays au million d’éléphants, alors on ne résiste pas au plaisir de les voir encore, peut-être pour la dernière fois dans de telles conditions.
Je me réveille et je me dis que ce matin, je ne vais pas seulement accompagner les enfants et Angela mais que je vais, moi aussi, voir le beau paysage du Laos comme je ne pourrais jamais le voir : de l’intérieur. Je ne serai pas à la lisière de la forêt mais dans la forêt, je ne serai pas au bord de l’eau mais sur l’eau ; et enfin, le gâteau devant moi, je pourrai le manger !
C’est à 10 heures que le van vient nous chercher devant notre guest house. Nous avons eu bien le temps de prendre un petit déjeuner roboratif et prenons la  direction de Vientiane. Et au bout de 25 minutes nous tournons à gauche sur une piste de terre battue.
Environ 5 km plus loin, le van s’immobilise devant la rivière Nam Kan. C’est splendide ! La nature sauvage est fantastique : les gorges de la rivière sont bordées par la jungle tropicale ; nous sommes au milieu d’une forêt de tecks. Le plus impressionnant est le calme, un silence palpable.
Retour à la réalité ; notre guide nous montre où sont les éléphants : de l’autre côté de la rivière ! Je regarde dubitativement arriver notre bateau… heu, notre pirogue : 80 cm de large pour 6 à 7 mètres de long… le tout propulsé par un long mât et une hélice au bout.
Trois hommes soulèvent Tornado, et les roues se retrouvent coincées entre deux cale-pied mais j’y suis sur cet esquif ! 










 Nous commençons à naviguer ; j’ai vraiment cru, et à plusieurs reprises, que nous allions dessaler ! Le bateau tangue et l’équilibre est précaire. Les sensations sont pour moi d’autant plus fortes que je suis perché en hauteur, sur ma monture !






Nous reprenons contact avec le plancher… des éléphants : oui, ils sont bien là, magnifiques ! Il y a trois jeunes femelles entre 25 et 35 ans.
Mais,  mon calvaire n’est pas terminé LOL : encore une longue pente super-raide, puis l’escalade de la plate-forme pour arriver à la hauteur de la nacelle, et enfin le transfert sur la nacelle. Mais l’équipe est formidable et les petits jeunes me soulèvent, me portent et me reposent. Moi, qui d’habitude déteste être un paquet : aujourd’hui c’est différent, c’est pour la bonne cause !
 
 
 
 















Enfin, j’y suis !!!!  C’est GENIAL, MAGNIFIQUE, FORMIDABLE !!!! Jusqu’à la dernière minute, je m’étais préparé à ce que l’on me dise que finalement, je ne pouvais pas  monter sur l’éléphant. Mais j’y suis et je suis heureux.
 
 
 
Angela et les enfants sont sur un autre éléphant ; nous partons pour une heure de balade dans les forêts de tecks, puis nous traversons la rivière dans les deux sens.
C’est inouï cette impression de force tranquille. Je suis bercé à 3 mètres du sol au rythme de ses pas. On dirait que rien ne pourrait l’arrêter. Son cornac descend par moments, en profite même pour piquer une petite tête dans la rivière. Le moment est vraiment magique.
Pourtant, Je suis balloté de toutes parts et je dois faire en sorte d’éviter que mon dos touche le dossier de la nacelle : les à-coups pourraient me blesser.  Il a donc fallu user de toute la force de mes bras pour rester en équilibre mais tous ces efforts valent la peine et je suis déçu que cela soit déjà terminé. 





Je récupère Tornado ; les enfants sont conviés par notre cornac à la baignade d’un éléphant. A peine le temps de le dire : ils sont déjà dans l’eau ! Les éléphants doivent prendre un bain toutes les deux heures pour faire baisser leur température corporelle.






Le retour fut pire que l’aller, dans le sens où je savais déjà ce qu’il allait se passer ! La pente est tellement raide qu’il faut la prendre à l’envers…en reculant ;  puis retour dans la pirogue ; il y a même un moment où je ferme les yeux tellement ça penche !
Enfin la terre ferme… Ouf, pas de baignade involontaire pour moi !
 
Mais que c’était bien !!!  Petite aparté, qu’on se le dise, Hannibal est bientôt de retour….

vendredi 30 mars 2012

Angkor...au Laos!!!

Le Vat Phu est  un temple Khmer dans la région de Champassak. Il est à la jonction de la plaine du Mékong et de la montagne « Phu Phasak ».  La route depuis Paksé est verdoyante : nous avons du mal à nous habituer à ce vert explosif d’une rizière juste avant le moment de la récolte. Nos yeux sont éblouis. Nous prenons un embranchement à droite.
Au Laos, seules les routes directes entre les grandes villes sont goudronnées, toutes les perpendiculaires sont des chemins de terre. Nous voilà donc dans une poussière orange qui se colle à nos vêtements et à notre peau. Les paysans fauchent le riz de certaines parcelles de rizières, les bottes sont regroupées d’abord sur les champs puis transportées le long de la route. Le travail est organisé et tous les villageois s’entraident.




















Quarante cinq minutes plus tard : l’entrée du Vat Phu.










Le Vat Phu est sur la route d’Angkor qui est à environ 250 km de là. C’est incroyable !  Il a été construit il y a 1500 ans au pied de cette montagne sacrée bien avant la construction du temple. A cette époque-là, pour qu’un temple soit « parfait », il fallait  qu’il soit placé au pied d’une montagne et près de l’eau.  Angkor n’avait pas de montagnes : ils ont donc construits des temples très hauts pour qu’ils soient à eux seule le symbole de la montagne. La mer, l’élément eau a été représenté par des bassins gigantesques. Le Vat Phu bénéficie des deux éléments, naturellement : la montagne Linga mais aussi une source qui la bénit. Les laotiens en sont très fiers. Alors, bien Sûr, le Vat Phu n’a pas le gigantisme des temples d’Angkor mais il n’a rien a leur envier. Nous étions à deux doigts de ne pas s’y rendre de peur d’être déçus mais que nous sommes heureux de l’avoir vu !

Il y a différents niveaux. Le premier ce sont deux bassins asséchés, période sèche oblige. Une longue allée pavée flanquée de bourgeons de lotus nous conduit à deux pavillons datant du VIème siècle. Ce sont des pavillons de prières l’un destiné aux hommes, l’autre aux femmes.




Des travaux de consolidations sont en cours de réalisation. De nombreux états débloquent des fonds et parmi eux la France : un million d’euros pour la mise en place d’un chantier-école de restauration et d’aménagement.

Le site est magnifique, il n’y a pas d’autres mots. On accède aux niveaux supérieurs en suivant une allée de frangipaniers.  Le mélange des fleurs et de la pierre entraîne une certaine magie des lieux. Les pavés sont irréguliers et puis il y a beaucoup de marches étroites et hautes donc impossible pour Bernard de nous suivre plus loin. Il reste sous un grand arbre face aux édifices, Donovann ouvre une brèche avec un bâton dans un nid de fourmi rouge, dans le tronc avant de partir.

Les marches sont nombreuses et nous faisons des haltes souvent, quelques touristes mais très peu. A observer de plus près, les pierres formant les marches ont de gros trous et là on se rappelle des explications des guides d’Angkor : c’était pour permettre  leur transport grâce aux éléphants.
Il y a deux séries d’escaliers : ils sont beaux. Nous adorons l’allure tortueuse de ces marches… et plus on monte, et plus on se retourne et plus nous restons sans mot devant ce paysage. Des touffes de bulbes magnifient le tableau.



Au sommet, nous découvrons enfin le sanctuaire du Lingam de Shiva. Les linteaux sont bien conservés et les sculptures profondes. Dans la partie postérieure, des statues de Bouddhas attendent les offrandes. Sur l’un des murs latéraux, nous reconnaissons une vierge de la terre que nous avions déjà vue à Angkor.














A l’extérieur du temple mais plus haut encore en gravissant un peu la montagne, nous découvrons l’empreinte d’un pied de Bouddha, l’éléphant de Pierre (un énorme rocher sculpté) et un crocodile de pierre. Le crocodile était à la période angkorienne considéré comme un demi-dieu. Cette pierre aurait servi à des sacrifices humains : c’est moins réjouissant, pour le coup.




Nous nous sommes assis et avons respiré à l’ombre de ces frangipaniers. 



 Nous retrouvons Bernard rapidement et immortalisons le moment. Ah oui…Les fourmis ont réparé le nid  pendant ce temps-là !!!!!!

mercredi 28 mars 2012

La cascade de Kong Phapeng et Phu Asa

Après une nouvelle traversée en bateau, nous retrouvons notre chauffeur. La destination : « «la perle du Mékong » qu’est la cascade Kong Phapeng.  Bounpane la qualifie même du « Niagara du Sud-est » !






A 160 Km de Paksé, la cascade est à couper le souffle avec des millions de litres déversés chaque seconde. D’ailleurs, il serait plus juste de parler de cascades au pluriel.  Un arbre aux légendes  séculaires qui se trouvaient au milieu de la cascade vient de tomber et les laotiens sont tristes et il est tombé un mardi, jour rempli de significations  pour les bouddhistes puisque c’est le jour où Bouddha est mort, ce qui rajoute au fait, un mauvais présage.



Bounpane nous raconte une légende qu’il affectionne particulièrement :
Il était une fois un vieillard qui captura une partie du soleil pour donner  le feu à son peuple. Il s’appelait « Pougneu ». C’était un temps où pour lutter contre une période très froide, les laotiens étaient condamnés à courir après le soleil du soir au matin pour se réchauffer. Le vieillard était désespéré devant cette situation mais un matin il croqua dans un des fruits de ce grand arbre au pied de la cascade et il eut l’idée de capturer une partie du soleil. Les laotiens étaient heureux mais Dieu ne l’était pas. Ce dernier  voulut punir Pougneu : il fit rejaillir le feu dans le ventre du vieillard qui se transforma en volcan. On raconte qu’aujourd’hui encore, il proteste  par des éruptions ici ou là.

La deuxième destination est  un village Swaï. C’est une ethnie où les cornacs sont nombreux. Ils vivent dans une forêt, aujourd’hui déclarée en zone naturelle  protégée. Les éléphants ont été très nombreux à une époque et ils étaient utilisés pour transporter des troncs d’arbres. Le classement en zone protégée a interdit aux Swaïs de toucher à la forêt et les éléphants ont été pour la plupart vendus au nord du Laos et en thaïlande. Pour la plupart, ce sont les mâles qui sont partis car sans travail, ils devenaient agressifs.

Dans le village, il ne reste plus que 2 jeunes  mâles d’environ 25 ans et des femelles plus vieilles qui n’acceptent pas la reproduction. Il n’y a donc pas de naissance d’éléphanteaux et la population d’une vingtaine d’éléphants est condamnée à disparaître.

A dos d’éléphant, nous allons découvrir le site de « Phu Asa ». Toy, le cornac nous présente son éléphante : Som Naï, 45 ans. Nous montons la montagne le long de la route bordée par  la jungle. Au bout de 45 minutes d’ascension au rythme des pas lents du mammifère, devant nous : le site de Phu Asa (la montagne de Asa).




Asa serait un bonze qui aida son peuple à combattre les siamois. La bataille fut perdu et ce temple fut construit pour lui rendre hommage.

Le site est très étrange : des roches volcaniques au sol, une végétation très sèche et au milieu de tout ça des frangipaniers en fleurs sans les feuilles et des colonnes d’ardoises et de briques surmontées de dalles composant un rectangle de 180 m de longueur sur 50m de largeur. Une impression d’intemporalité se dégage de cette scène.






La vue panoramique est sans mot !







Nous terminons la visite d’une tribu Taoï qui est spécialisée dans la sculpture du bois de fromager et qui  réalisent des masques  représentants des esprits mais aussi des animaux. Ils étaient autrefois placés à côté des cercueils pour protéger le mort.  Animistes,  ils sont aujourd’hui catholiques après le passage des missionnaires.




Nous n’avons pas la chance de voir travailler les villageois car cette journée a été dédiée au nettoyage des jardins avant la saison des pluies qui semble arriver plus tôt cette année. Bounpane nous explique que tous participe à cette activité secondaire après le riz : hommes et femmes. Les enfants font leur apprentissage sans s’en rendre compte au contact de leurs aînés.


Plusieurs ateliers sous les maisons en pilotis sont visibles et nous nous arrêtons à l’un d’entre eux où une femme nous accueille.
Le bois tendre est sculpté. La figurine ou le masque est brûlé, poncé et plongé dans de la boue pour lui donner cet aspect noirci.

Un nid de guêpe est suspendu pour éloigner les mauvais esprits de la maison (car les mauvais esprits ont peur des guêpes !). C’est une coutume qui est pratiquée dans beaucoup d’habitations laotiennes en dehors de cette ethnie.


Cette femme entourée d’enfants boit de l’eau conservée dans des calebasses. A ce moment là, je pense à mon grand-père qui lui aussi transportait son eau ainsi…




mardi 27 mars 2012

Le triangle d'émeraude: les dauphins d'Irrawaddi et la cascade Li Pi

Nous grimpons dans « deux paniers à salade » : nom donné à une sorte de side-car composé d’une moto et d’une petite nacelle. Bernard et la carcasse de Tornado dans l'un et les enfants, deux roues et moi dans l'autre!

Nous voilà prêts pour arpenter les chemins caillouteux de l’île : cette fois-ci côté Sud !





Il y a une histoire à cette piste de cailloux : en fait, c’est une ancienne voie ferrée construite par les français à la fin du XIXème siècle. Ces derniers voulaient  rejoindre la Chine par bateau en remontant le Mékong  mais pour cela, il fallait traverser le Laos qu’ils avaient fait reconnaitre en tant qu’entité par la Thaïlande. Le point d’entrée était l’île de Khone. Le hic est que le Mékong à cet endroit possède des cascades infranchissables par les navires. Les français ont donc construit  une voie ferrée qui traversait l’île. Les navires étaient tronçonnés puis transportés par une locomotive. Comme il n’y avait pas eu assez de rails pour construire toute la voie, ils démontaient au fur et à mesure les rails pour les replacer devant : un vrai travail de Titan !


Les Japonais ont bénéficié de cette voie ferrée pour le transport des armes lors de la deuxième guerre mondiale.
Aujourd’hui, il ne reste plus que la carcasse de la locomotive et de la voie ferrée, il ne reste que le ballast transformé en chemin !



Nous arrivons à l’embarcadère de l’époque où l’on comprend bien comment les navires, par un système de poulies, étaient hissés pour emprunter la voie terrestre.










Nous embarquons dans un tout petit bateau et nous allons à la rencontre des dauphins d’Irrawaddi, entre les eaux laotiennes et les eaux cambodgiennes. En effet, face à nous : le Cambodge que nous retrouvons …de loin (100 mètres). Nous sommes exactement dans le triangle d'émeraude entre le Laos, La thaïlande et le Cambodge.

Les dauphins d’eau douce sont en voie d’extinction. Selon WWF, il ne resterait que 20 dauphins. Ils ont été massacrés pendant le période des Khmers rouges où se pratiquait la pêche aux engins explosifs. Actuellement, certains dauphins sont encore victimes de la pêche parce qu’ils se prennent dans les filets. Ne pouvant plus remonter pour respirer, ils finissent par mourir.
l'île devant nous, c'est le Cambodge!
Notre bateau s’approche d’abord avec le moteur puis à la rame. Les dauphins détestent le bruit et nous risquerions de les faire fuir. Nous sommes loin d’eux mais nous avons la chance de voir un aileron, un bout de leur queue ou de leur colonne dorsale. Mais cela est furtif: pas le temps de pointer l'objectif. Nous vivons donc le moment: leur peau scintille  au soleil et dans le silence de l’eau, nous entendons le bruit de leur respiration : c’est émouvant. Ils apparaissent ici, disparaissent  pour réapparaitre là.






Nous observerons cette scène une bonne heure. Notre embarcation dérive lentement vers les eaux cambodgiennes et nous laissons faire : le vigile cambodgien est absent aujourd’hui donc nous n’aurons pas à payer de taxe cambodgienne pour avoir suivi les dauphins dans leur pays!


Le Mékong: on jurerait une mer...






De retour, sur le quai, un petit garçon a quelque chose accroché à un petit fil. On s’approche : ce sont des petits caméléons. Le guide nous explique que les laotiens ont la fâcheuse manie de manger des petits animaux « spéciaux », non pas parce qu’ils ont faim mais parce qu’ils croient que c’est bon pour leur santé et que cela donne des forces.





Nous grimpons à nouveau dans nos paniers à salade. Après une crevaison sur le premier (cette fois-ci, ce n’est pas le fauteuil, ouf !) et un problème d’accélérateur sur le second, on arrive enfin à la cascade Li Pi.  Parce que c’est la saison sèche, la cascade apparait, lors de la saison des pluies, tout est noyé sous un torrent tumultueux.


Il  fait très chaud : un café lao  glacé s’impose. Sur le chemin du retour, arrêt pour notre grignotage du midi : brochettes de poissons grillés et de petites bananes braisées que nous dégustons, les pieds dans le sable, au bord du Mékong.


lundi 26 mars 2012

De Don Khong à Don Khone

Don Khone est une autre île où nous allons passer deux jours. Nous embarquons non sans mal dans un petit bateau et nous partons pour deux heures de navigation qui nous permettent d’admirer les bords du Mékong.

Tess s'installe à l'avant du bateau et rit beaucoup avec son père: la discussion porte sur sa prochaine rentrée au collège, une grande étape dans sa vie de petite fille qui n'est plus si petite...






Ce matin, les nuages ne laissent pas passer les rayons du soleil. Le bon côté des choses, c’est que nous n’avons pas chaud et la légère brise qui soulève nos cheveux est vraiment agréable.
C’est incroyable comme le Mékong peut avoir des visages différents selon les endroits et les pays que nous avons  traversés. Le Mékong sombre d’Ho Chi Minh ville ne ressemble pas à celui de Luang Prabang, fleuve jaune, et encore moins à celui de Don Khone dont l’eau est très claire.


Les rives sont bordées d’arbres aux racines lavées par le fleuve à chaque crue. Ici, le Mékong monte de 4 à 5 mètres mais à d’autres endroits comme à Paksé, il peut monter de 10 mètres. Les arbres finissent par tomber et mourir, engloutis dans les eaux.






Une femme, dans sa barque, cueille des liserons d’eau consommés ensuite crus ou sautés. Des tuyaux bleus sortent du fleuve pour alimenter des rizières ou les habitations.







Comme aux Viet Nam, le sable est prélevé du Mékong, lavé sur place puis transporté.










Des touffes d’herbes poussent sur des rochers. Aujourd’hui visibles, elles ne le seront plus avec la montée des eaux, de la saison des pluies. Le niveau est bas et des  blocs de bétons balisent le chemin que doit emprunter le bateau. Ils ont été construits par des français pendant l’ère coloniale et guident toujours les bateaux.





La vie au bord du Mékong est par contre toujours la même, quel que soit le pays qu’il traverse : les femmes qui se lavent avec le sarong aux yeux de tous, les jardiniers qui s’affairent à irriguer les rives, les buffles  qui se baignent, les enfants qui jouent, les pêcheurs qui lancent leur ligne, des maisons qui se construisent, un homme taille un bateau ou l’enduit de gomme  et puis…toutes ces « guest houses » pour accueillir les touristes. L’île a depuis seulement trois ans l’électricité, ce qui a eu pour conséquence un boum du tourisme. Mais nous avons de la chance car nous sommes en basse saison !


Nous louons des vélos avec les enfants et nous voilà partis pour un petit tour de l’île : la partie nord. Nous passons devant plusieurs bâtiments construits par les colons français dont l’ancienne poste. Nous  avons une pensée pour Frédérique, notre postière du village : elle ne serait pas bien là sous les bananiers ?  Mais la poste n’existe plus et comme elle est accolée à l’école du village, elle est devenue la salle des professeurs. Plus loin, le dispensaire de l’île et les douanes françaises qui tombent en ruine : quel dommage car l’architecture est typique.


l'ancienne poste: elle est mignone, non?


La beauté de la nature de l’île ne vient pas contredire ce que nous avons déjà dit du Laos. Flâner à vélo, c’est voguer entre tous ces « sabaïdiiiiii » des villageois très accueillants et qui nous dévisagent toujours autant. Les enfants sont heureux : nous traversons des champs où des troupeaux de buffles pâturent.   Et puis, il y a des forêts entières de Teks. Le sol est caillouteux, bien sûr aucun goudron ici ! Ce sont des chemins de terre.


Nous retrouvons Bernard : une bonne soupe de citrouille et patates douces, « trop bon » comme dirait Donovann et nous admirons le coucher du soleil : magique …