Le marché aux amulettes et le Wat Pho

Quel étrange marché, celui des amulettes ! Sur des dizaines et des dizaines de mètres de trottoir, des vendeurs de petits talismans exposent. On nous dit que les acheteurs sont essentiellement des métiers à risque comme les chauffeurs de taxi. Pourtant, certains moines s’y promènent  aussi.
Les objets sont examinés à la loupe. Ce sont des petites pierres gravées avec un Bouddha, des griffes d’ours, de gros colliers qui renferment des pierres qui ont des pouvoirs, des herbes, des médailles, des poils de queue d’éléphant bruts ou en bracelet et des statuettes de vénérables moines décédés.  Ces statuettes sont tellement  bien faites que l’on s’attend à ce qu’ils ouvrent les yeux : la peau avec les veines apparentes du cou ou de la clavicule donne une drôle d’impression.

Ils sont si vrais!

Nous déambulons dans les allées. Notre regard est attiré par des petites tables basses sur lequel sont posés des dentiers. Ils sont tous différents, il faut juste trouver celui qui correspond à notre bouche ! LOL

Nous dégustons un bon café (on profite de ce goût incomparable que l’on ne retrouvera peut-être pas) rapidement suivi d’un jus de grenade frais délicieux.

A deux pas, le second endroit incontournable de Bangkok : le Wat Pho. Beaucoup disent que le wat du Grand Palais est le plus beau de la capitale mais pour nous, le Wat Pho n’a rien à lui envier et il est notre préféré. Son fameux Bouddha couché de 46m de long et de 15m  de hauteur est splendide. La plante de ses pieds est surprenante : les empreintes de ses orteils et les 108 caractères bienveillants du Bouddha sont dessinés. La position couchée est le symbole de la mort : Bouddha est en état de béatitude éternelle.

 En regardant les murs de la salle, les peintures sont fines et détaillées. Sur un fond foncé presque noir, la peinture dorée en touches, illumine.  Nous avons lu dans le guide que ce sont les artistes les plus talentueux du moment qui peignent les murs des temples.

En sortant de la salle, nous effectuons une petite donation et en contrepartie, nous recevons un bol rempli de petites pièces  à distribuer dans 108 bols d’offrande alignés. Des prières peuvent être dites.

Alors que nous visitons les autres bâtiments et les extérieurs, un violent orage éclate. Il dure environ une demi-heure où la pluie se déchaîne.

Le calme revient et nous admirons tous ces chédis faïencés, les plus imposants sont ceux de la famille royale où repose pour chacun d’eux, un membre de cette famille. Des statues immenses de Portugais ou de chinois illustrant les différentes influences, sont les gardiens des portes. D’autres statues sont des licornes : une boule en pierre à l’intérieur de leur bouche entrouverte  qu’il faut de la main gauche faire rouler 3 fois pour nous porter chance. Nous nous plions au rite avec plaisir.

Une autre rituel traditionnel auquel nous nous exécutons avec délice  est le massage thaïlandais. A l’intérieur du  Wat Pho, se trouve l’école  nationale de médecine thaïlandaise traditionnelle qui comporte le massage. Ce fut le roi Rama III qui lui donna pour mission d’assurer la pérennité de la tradition.

Venir au Wat Pho, c’est aussi se faire masser. Nous entrons dans une salle où thaïlandais et touristes sont mélangés. Elle est fraîche et une agréable odeur mentholée, camphrée et d’eucalyptus se dégage. Bernard et les enfants choisissent le massage thaï du corps et moi, celui des pieds. Il faut savoir que le massage thaïlandais est aussi douloureux qu’agréable mais nous ressortons de là si bien. Nous, d’Occident  avons tant à apprendre  de l’Orient : entre autres la culture du massage! Cela commence d’abord par l’acceptation d’être touché par l’autre, le fait de se laisser aller et de lâcher prise, en est la première étape.

Pour ce qui est des pieds, après avoir été lavés, ils sont enduits de crème grâce à un instrument en bois de la forme d’un stylo. Le pied est frotté d’abord puis le masseur avec ses mains détend tous les muscles. C’est un massage des pieds mais c’est la jambe jusqu’au dessous du genou qui est massée. 

Elle effectue d’abord en douceur un drainage lymphatique puis trouve tous les muscles et les massent les uns après les autres. A l’aide de son instrument en bois, elle appuie sur chaque point d’acupuncture des orteils : c’est à la fois doux et ferme puis ceux des pieds. Elle les masse de nouveau pendant une trentaine de minutes  et finit en faisant craquer tous les orteils. Je ressors de là complètement détendue et vidée de la mauvaise énergie. Je me vois offrir un thé glacé pour revenir « sur terre ».

Le massage est important en Asie : c’est un geste naturel. D’ailleurs, c’est assez paradoxal dans le sens où il est déplacé de se toucher en public mais nous voyons souvent des personnes qui se massent dans la rue, dans l’ascenseur, dans la queue avant de rentrer au temple…Et le prix d’un massage est tellement bon marché que c’est à la portée de tous. En général, c’est 200 bahts soit 5 € (même si on en a vu à 100 bahts).

Je laisse la place  à Bernard pour vous raconter son expérience…

Quant aux enfants et moi, nous avons donc choisi le « massage Thaï ». Le masseur m’a fait m’allonger sur un matelas assez dur et bas. Il a commencé par les jambes, d’abord la gauche : un long pétrissage en remontant côté externe, puis en descendant côté interne. Jambe gauche, il est remonté, mais cette fois-ci en enfonçant ses pouces, et en suivant un nerf….  Et il ne l’a pas manqué une seule fois !!! Ensuite la jambe droite. Mes bras ont subi le même sort. Enfin, il m’a fait asseoir au bord du matelas, et a pétri les épaules et le haut du dos ; il enfonçait ses pouces et relâchait juste avant que la douleur ne devienne insupportable. C’est ensuite que j’ai eu droit au dessert : massage du crâne, et des sinus…

Nous déguston un plat thaï préparé à la minute dans un petit stand de rue. La cheminée système D est vraiment efficace!

Le repas? excellent!