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mardi 28 février 2012

Angkor et encore...

Quand nous avons rêvé de partir en Asie du sud-est et préparé notre voyage, nous ne pouvions pas imaginer de ne pas visiter  les temples d’Angkor.

Ils nous ont  fait phantasmer lors de la préparation du voyage et nous avons imaginé que cela en serait probablement le point d’orgue. Et, ce fut le cas!

Pour comprendre Angkor, un peu d’histoire …

C’est un français Henri Mouhot qui mit en lumière les temples d’Angkor même s’ils avaient déjà été découverts bien avant.
 Ce patrimoine mondial a connu son apogée entre le IXème et le XVIème siècle. Les rois se succédaient alors et chacun construisait le temple le plus beau, le plus grand, consacré aux Dieux  principalement indous : Vishnu et Shiva mais aussi à Bouddha pour certains (le bouddhisme n’était devenu officiel qu’à la fin du XIIème). Le bouddha est reconnaissable à ses longs bras, à tous ses doigts de même longueur, à ses lobes des oreilles longs, à sa bosse de naissance sur le crâne et à ses  cheveux bouclés
Les guerres ont changé peu à peu le visage d’Angkor et certains temples ont disparu, détruits par l’Homme et par les guerres ou par le temps. Il ne reste par exemple aucune trace des temples bouddhistes en bois. Angkor n’est donc qu’une idée incomplète du nombre total de sanctuaires qui couvraient le pays Khmer.
Vishnu est le Dieu protecteur qui préserve l’ordre du monde et combat pour restaurer l’harmonie. Shiva est le destructeur, mais l’univers est cyclique. Et chaque cycle se termine par une danse de destruction qui est le début d’une renaissance.

 
Dix heures du matin et répartis dans deux tuk-tuks, nous voilà partis pour le premier jour de visite.







Nous avons choisi de prendre un pass de trois jours pour avoir un bon aperçu du site d’Angkor et nous savons déjà que nous ne pourrons pas tout voir. Nous sommes photographiés et on nous tend notre sésame personnalisé.

Nous passons devant le bassin des ablutions du roi. Il est immense et  ne mesure pas moins de 800 mètres sur 400 mètres : impressionnant !






Nous avons un guide français qui est très académique alors nous allons examiner chaque détail des frises, des linteaux, des frontons, des sous-bassement… sous un soleil de plomb rendu encore plus difficile à supporter par la réverbération des pierres.
Mais malgré la chaleur, notre émotion est très forte : la beauté d’Angkor est époustouflante.

D’abord, les 12 tours face aux terrasses des éléphants et du roi lépreux qui servaient pour la première explication aux funambules lors des fêtes ou pour une seconde explication comme tour de jugement. Deux présumés coupables y étaient enfermés et le premier qui avait des démangeaisons venait d’avouer.

Nous avons enchaîné les temples mais avons pris aussi le temps de les admirer. Voici ceux que nous avons découverts durant ces trois jours :

Angkor vat : Symbole de la symétrie parfaite et de la démesure. Les touristes étaient vraiment nombreux et nous avions du mal à prendre des photos sans formes humaines.  229 881 884   274  291 237   243  310  306 320 318














On y voit une apsara (danseuse céleste) dont la particularité est de  montrer ses dents, le barattage de la mer de lait sur un panneau de 49m. Tiré du  mythe hindou de la création où les Dieux et les Géants font tourner le corps d’un naga pour baratter la mer de lait et produire la liqueur d’immortalité. Vishnu à quatre bras dirige les opérations.



Ce qui nous parait incroyable c’est qu’il faut imaginer tous les  plafonds avec des fleurs de lotus en tek  et des peintures sur les murs qui ont malheureusement disparu. Cela devait être magnifique.








Le Bayon : l’entrée : ce sont des géants d’un côté,
des dieux de l’autre qui tirent un naga.














Une des portes à quatre visages est imposante












et lorsque nous sommes à l’intérieur du site, nous nous sentons observés de toutes parts par ces visages figés.  


















Nous avons observé avec attention les bas-reliefs qui décrivent des scènes de la vie quotidienne : un accouchement,  un cochon qui grille, des hommes qui jouent aux échecs, un combat de coq,







une femme qui en épouille une autre (et ça, on le voit encore aujourd’hui dans la rue !)









Le Banteay Kdei : Une sérénité s’en dégage, peut être parce qu’il se trouve au milieu des arbres et qu’il est entouré d’étangs


Thommanom : Un seul mot nous vient à l’esprit : finesse !





Les pierres sont sculptées comme de la dentelle et nous ne pouvons qu’être bouche-bée devant ce travail sous le chant  des cigales assourdissantes














Mais le temple menace de s’écrouler de toutes parts et des  poteaux de consolidation de fortune ont été installés mais jusqu’à quand tout cela va tenir ?







Quand nous achetons notre pass, il faut savoir que seul 15% du prix du billet est consacré à la restauration… C’est peu, et beaucoup de temples finiront par disparaître. Nous avons la chance de voir les artisans au travail.   
 Les temples sont restaurés par la technique d’anastylose qui consiste à relever un monument avec ses propres matériaux. Toutes les pierres sont numérotées. Des nouvelles pièces sont ajoutées uniquement lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement.
Ta Phrom : l’envahi ! Les fromagers (nom donné à ces grands arbres parce qu’ils étaient utilisés pour fabriquer les boites à camembert) s’y développent grâce aux graines qui sont  dispersées par le vent. Les racines cherchent alors la terre ce qui confère aux lieux un caractère étrange de possession de la pierre par la nature.  




Petit repos mérité entre deux visites pour les 3 hommes !














Ta Keo : sobriété (Il n’y a aucune statue) 589


 et nous les filles, nous nous prenons pour les « reines du temple » 605







Il y a un petit moment de panique quand Donovann tombe et dévale cinq marches d’un coup mais plus de peur que de mal : juste un auriculaire tout bleu !

Chau Say Thevada : le réparé













 Du ciment est utilisé pour reconstruire des colonnes et des linteaux. Bien sûr, cela jure un peu mais il est debout et c’est ce qui compte.










Pré Rup : le ravagé. Toutes les tours sont comme mangées par le temps

 Ses cinq tours représentent  les cinq bonheurs : Santé, Richesse, longévité, bonheur familiale et la paix.




Banteay Srei : dit « le temple rose »


  C’est un temple éloigné de la cité (20 km) : il est le temple de proximité qui permettait de prier sans devoir se déplacer dans la cité. Fabriqué à partir de gré rouge ciselé profondément, il est vraiment d’une beauté exceptionnelle et ses décorations couvrent presque l’intégralité de sa surface.




Ta Som : Simplicité avec juste deux enceintes.












et la femme qui se tresse les cheveux.








Preah Kaahn :




Plus qu’un simple temple, il a été une université bouddhique de plus de 1000 professeurs. Les trous des murs étaient destinés à recevoir les chevilles pour maintenir les plaques de bronze.






Ces trois jours furent magiques où nous avons pu être témoins de l’ingéniosité de l’Homme. Imaginer que toutes ces pierres ont été transportées par des éléphants nous laisse pensifs.
Ces trois jours furent aussi éprouvants à cause de la chaleur mais que de souvenirs nous garderons  tout au long de notre vie ! Nous sommes vraiment heureux d’avoir pu visiter ce trésor d’architecture !


vendredi 24 février 2012

Siem Reap et un village flottant

C’est une ville qui est bien plus agréable que Phnom Penh. La température y est plus supportable même si le taux d’humidité est toujours important.







Traversée par Siem Reap river, nos balades en Tuk-Tuk nous émerveillent à chaque fois. Quel transport idéal : pouvoir voir en direct, à vitesse lente et cheveux au vent !






Nous embarquons sur un petit bateau et comme d’habitude, l’embarcation de Bernard est périlleuse mais on y arrive !
Les Cambodgiens se précipitent pour nous aider et nous sommes très touchés.

Nous allons vers un village  flottant sur le lac Tonlé Sap.  C’est un village de vietnamiens. Dans les années terribles du régime de Pol Pot, ils ont  été aux côtés des Cambodgiens. Aujourd’hui, les Cambodgiens ferment les yeux sur l’entrée dans le pays de ces vietnamiens sans papier.  Regroupés dans des villages flottants, leur vie s’écoule au rythme des pêches.


C’est splendide : en arrivant des champs de nénuphars à perte de vue. Il y a toujours cette impression de « bazar organisé » quand on regarde les habitations au bord de la route. Tout est « rangé » mais comme si on avait posé les objets là par hasard : le linge sèche sur la clôture, sur les rampes d’escalier, les cintres avec les chemises sont accrochés à la paille des murs. Seuls les petits tas de bois sont l’exception à la règle ! LOL













Les jeunes pêcheurs nous sourient…Et puis c’est la découverte du village. Sur l’eau, les maisons sont colorées, souvent dans les tons de bleus mais ne jurent jamais avec la nature.













La vie s’organise sur l’eau. La pauvreté est là : beaucoup de femmes mendient avec leur bébé et en tant que mamans, Laurence et moi avons beaucoup de mal à rester indifférentes.



Notre guide nous explique d’ailleurs que beaucoup de pêcheurs meurent en exerçant leur métier. Beaucoup d’enfants sont donc orphelins de père  voire orphelins tout court.


Une organisation essaie de nourrir et de scolariser ces enfants mais les moyens dont elle dispose sont ce que les touristes acceptent d’acheter. Nous décidons tous d’apporter notre pierre à l’édifice et achetons 50 paquets de nouilles, de l’eau, 25 cahiers et 30 crayons.





L’arrivée dans l’école est une fête pour les enfants. Il y en a environ 50. Nous sommes accueillis par le professeur qui nous remercie pour notre contribution. Et ce sont des enfants en manque d’amour que nous trouvons, surtout les plus petits qui nous demandent rapidement de les porter. Laurence et moi avons des petites filles dans nos bras  qui admirent nos boucles d’oreille et nos petits objets divers et variés que nous avons sur nous.



Nous y passerons une vingtaine de minutes, des petites mains que l’on touche, des petits corps que l’on sert contre nous et des regards partagés les yeux dans les yeux : que du bonheur... Nous repartons avec le sentiment que c’est une goutte d’eau dans un océan mais c’est déjà une goutte d’eau !
Après avoir vu  quelques crocodiles, nous apprécions notre Lok Lak, un plat de spécialité cambodgienne : du riz frit aux herbes et type cantonnais avec un œuf au plat dessus accompagné de bœuf en sauce. On se régale.