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mercredi 14 décembre 2011

En route pour POM COONG dans le district de Maï Chau

Pom  Coong est un petit village Thaï  dans la province de Hoa Binh et pour mieux comprendre la vie de cette ethnie, nous avons décidé de partager un petit bout de leur vie.
Sur la route, les cultures à perte de vue, celle du riz qui est inondée (la récolte est terminée et on ne reprendra le travail qu’après la fête du têt en janvier cette année), celle des champs de canne à sucre, les vertes pour le jus et les violettes et striées, pour mâcher et puis le thé sur les flancs des montagnes.


La végétation est très variée. Il ya des champs de citronnelle immenses, des  herbes qui ressemblent à celle de notre herbe de la pampa. Elles sont utilisées pour fabriquer les balais. Nous longeons la rivière noire, un bras du fleuve rouge, qui tient son nom du calcaire qui lui donne sa limpidité. Sur le bord de la route, on vend des jarres d’alcool de riz  (fabriqué à partir de riz rouge cultivé sur brûlis dans les montagnes). Il est siroté à la paille. On vend aussi de jeunes pousses de bambou fermenté, aillé et pimenté que l’on mange cru.


La route est longue, ce ne sont pas des nids d’éléphants mais bien des nids de mammouths qui défoncent la route (si nous pouvons appeler ça une route !). Nous faisons en moyenne du 25 Km/h et cela donne l’occasion de discuter avec Nghia. En vrac, nous apprenons par exemple que pour être militaire, il faut le bac et que sont exemptés du service obligatoire de un an ceux qui ne l’ont pas ; que seuls deux enfants sont autorisés sous peine d’amende et même de renvoi pour le fonctionnaire.

Nous passons devant la centrale hydroélectrique de Hoà Binh, deuxième du pays (puissance de 24OO Kilowatts), la statue d’Ho Chi Minh protège le site.


Hoà Binh, c’est d’abord le pays des Hmongs. Sur le bord de la route, le manioc sèche. Il est distillé en alcool ou utilisé pour les animaux. Des étals d’oranges sont à la vente, une moto transporte dans une petite cage de bambous, deux porcelets. Du maïs séché sur le trottoir sera plus tard distillé pour l’alcool. Anecdote de Nghia à ce propos: en rentrant du marché, il n’est pas rare que le paysan largement alcoolisé tienne la queue du cheval pour rentrer…dans ce cas là seul le cheval se rappelle du chemin de retour !!!! LOL
Une pause est l’occasion de  goûter aux épis de maïs cuit à la vapeur dans leur feuille et au riz gluant cuit à la vapeur dans une tige de bambou. On décortique le bambou et on trempe les morceaux de riz dans un mélange de poudre de cacahuètes, sel et sésame : cela a fait l’unanimité ! Du miel est vendu : 1 litre pour 80 000 dongs (environ 3 euros).




Voilà, nous y sommes enfin ! Le village est très beau : des maisons en bois sur pilotis partout et une végétation luxuriante. Nghia nous explique que les Thaïs vivent en autarcie complète : un jardin pour les légumes, un bassin pour l’élevage du poisson (des carpes surtout), une basse-cour par ici et une porcherie par là.





Nous avons la chance de passer la nuit dans une de ces maisons et sommes accueillis pour l’occasion par la famille d’un ami que connait Nghia. Il y a le grand-père, la grand-mère, deux  filles, le gendre et  le petit-fils.  Les ventres commencent à crier famine et à peine les sacs à dos déposés, la table est dressée sous les pilotis  avec des petits plats préparés par notre famille d’accueil.  C’est la jeune maman qui est  la cuisinière et c’est excellent, un vrai régal.  















Après le repas, petite ballade dans le village…On a l’impression que le temps s’est arrêté ici, certaines femmes tissent les tissus qui sont exposés pour être vendus (et oui, le tourisme constitue une autre source de revenu),

 Les mamies se baladent avec les bébés drapés sur leur dos, certains hommes travaillent le bois  et d’autres s'occupent de leur coq pour le combat ou bien encore partagent de l’alcool après la journée de travail commencée très tôt. Les femmes travaillent  dans les rizières.  Elles y brûlent la paille de riz puis labourent.

Il place un torchon imbibé d'alcool de riz sur le cou du coq pour l'exciter
Un peu plus loin,  nous rencontrons un homme sur le chemin. Son sourire irradie son visage et il nous explique sa vie. Il élève des carpes : pour cela un bassin et des feuilles de manioc qui constituent l’alimentation des poissons. 

 Il  produit  100 Kg par semestre à 400 000 dongs par Kg (12 euros). Il les vend aux habitants de Hanoï. Il est heureux car son commerce est bien plus lucratif que le riz. Il élève aussi des canetons qui devront être prêts pour la fête du Têt dans un mois ! Le village est paisible et l’ambiance est bien différente des rues agitées de Hanoï. Nous louons des vélos avec les enfants pour goûter encore de plus près à la vie paysanne des rizières. La nuit ne va pas tarder à tomber, elle tombe très tôt ici vers 17H et nous traversons les champs  au milieu de la fumée des brûlis, au milieu des femmes qui arrosent leur potager ou qui transportent la paille. Elles travaillent pieds nus. Que c’est agréable ! Et les enfants apprécient vraiment cette simple ballade à vélo.


Il est temps de nous installer dans la maison et là, on se regarde avec Bernard et on se dit que cela ne va pas être une mince affaire ! L’escalier est raide, vraiment très raide et il y a un douzaine de marche. Avec l’aide du grand-père de plus de 70 ans, celle de Nghia conjuguées à mes biceps de « camionneur »LOL , nous sommes tous dans la maison. Le grand-père ne parle pas un mot d’anglais mais il essaie de communiquer quand même. Nghia vient à notre rescousse parfois, mais quand il n’est pas là, on se débrouille comme on peut et puis les enfants nous rapprochent : il y a un bébé de 12 mois et une petite fille de 3 ans environ.  Nous dinons à même le sol avec une petite table basse où sont dressés des plats différents de midi et toujours excellents. Mais c’est avec du Saké que nous commençons le repas  en trinquant avec le grand-père.


L’intérieur de la maison est spartiate comme toutes les maisons traditionnelles, en fait cela se résume à une grande pièce unique où l’on déplie les matelas et de larges moustiquaires pour la nuit. Au petit matin, tout est de nouveau rangé. Le plancher, c’est du bambou croisé et des grandes nates par-dessus. Quand on y marche, cela craque, et on a l’impression que l’on peut passer à travers, les roues du fauteuil : n’en parlons pas ! Bernard n’est pas rassuré.

Nous voilà tous installés pour la nuit sous nos grosses couvertures : il fait une dizaine de degrés. La maison n’est pas hermétique. Elle laisse passer le bruit, le vent, le froid et la lumière mais emmitoufflés , on est bien ! Dans la nuit noire, j’immortalise le moment car je ne pensais pas un jour voir Bernard dormir dans une maison « aérée » et  presque à même le sol !! C’est que d’habitude, il aime son petit confort…LOL

C’est au son des canards et des coqs que nous nous réveillons doucement ce matin. Nous avons tous bien dormis (même Bernard !).
Les enfants sont venus nous retrouver dans le lit le matin...on est encore endormi...
Tess nous explique qu’elle s’est levée dans la nuit et que le grand-père était là avec sa lampe pour l’éclairer et qu’il a attendu qu’elle se recouche :  je suis touchée de l’attention. Nghia est déjà dehors et avant le petit-déjeuner, il improvise une partie de foot avec les enfants (habillés en trente secondes), dans le champ voisin, un pamplemousse séché faisant office de ballon.  On redescend Bernard et on prend un bon petit déjeuner avec de la bonne baguette française, beurre, confiture….eh non pas de soupe pour cette foi-ci !!! Faut pas abuser !!

Encore une belle expérience…

3 commentaires:

  1. ton reportage est magnifique ainsi que toutes les explications , attention de ne pas trop forcer sur le saké!!!!!!
    bisous à vous 4
    daniel

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  2. Superbe ! J'adore les couleurs des tissus Quelle expérience passionnante, cela fera partie de vos meilleurs souvenirs.

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  3. A L'occasion des fetes de fin d'annee nous vous
    souhaitons au nom de toute l'entraide un joyeux noel et nos meilleurs veoux pour 2012 que votre périple vous comble de joie gros bisous Elie Simone

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