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jeudi 10 novembre 2011

Melaka (ou Malacca)

Je ne pouvais pas passer en Malaisie sans visiter Melaka, ce sont mes origines qui parlent… Melaka, classée au patrimoine de l’Unesco, se situe dans la côte ouest de la péninsule malaise à environ 200 km au sud de Kuala Lumpur.
La route de  KL à Melaka est fidèle à la vue que nous avions eu de l’avion à notre arrivée dans le pays. Nous traversons deux états et ce sont des palmiers à perte de vue. L’économie de la Malaisie est basée sur l’exportation de l’huile de palme et il est vrai qu’en examinant les étiquettes des produits que nous achetons au supermarché, l’huile de palme est la matière grasse prédominante. A cela s’ajoutent le pétrole, le coton et le tourisme.
Pour comprendre Melaka, un peu d’histoire…Melaka a été pendant des siècles la capitale de la Malaisie alors même que Kuala Lumpur n’était que marécages. A mi-chemin entre Chine et Inde, elle devint très active car elle était un carrefour important de la route des épices. C’est pour cette raison d’ailleurs que Melaka fut  convoitée d’abord par les chinois (en se mélangeant avec les Malais, ils donnent naissance aux Baba Nonyas : plus ancien groupe chinois malais), les Portugais au début du XVIème siècle, puis par les hollandais et enfin les Anglais. L’héritage est donc multiculturel.
Ce mélange des cultures, nous le ressentons dès notre arrivée dans la ville, lorsque nous passons sous une arche à côté de laquelle sont érigées 3 tours architecturalement différentes d’une quinzaine de mètres de haut construites en bois : une chinoise, une musulmane et une malaise. Les religions cohabitent dans le respect, et même notre chauffeur  indien et hindou a mis une croix chrétienne (offerte par un ami) à son rétroviseur. Respect ! Nous imaginerions-nous suspendre à notre rétro un As-subha , le « chapelet » musulman ?

La visite débute par l’église Saint Pierre :






Deux points nous semblent étonnants : le premier est la façade de l’église avec ses deux « vitrines » où l’on aperçoit deux statues (l’une est Saint-Pierre) et le second est le chemin de croix  sculpté qui orne les murs de l’église.

Puis c’est  Town Square ou  place des Hollandais et Christ Church (l’église la plus ancienne du pays).
Le  rouge de la place, des façades des immeubles et de l’église donne à l’ensemble une impression d’arrêt sur image, d’irréel…comme si le temps s’était suspendu…Quelle sensation étrange ! Une multitude de trishaws décorés de fleurs et d’autres objets colorés selon l’humeur attendent les clients (aucun n’est identique et quand on les regarde de près, ils sont à thèmes !).

Petite parenthèse… La Malaisie a été occupé par les anglais et la langue malaise a emprunté des mots anglais en se les appropriant : c’est le Manglish. C’est un vocabulaire qui a la phonétique de l’anglais mais l’orthographe malaise. Par exemple : « Trishaw » vient de « three » (trois) et de « show » (voir) soit « trois roues pour voir ». Taxi se dit ici « teksi » (phonétique anglaise) ou bien encore « dely » pour « daily » qui veut dire « du jour » !
La plupart des bâtiments portugais ont été détruits par les hollandais mais il subsiste cependant quelques vestiges comme une caravelle portugaise…








Ou la forteresse D’A Famosa érigée par Alfonse de Albuquerque au début du XVIème siècle sur la colline Saint Paul pour lutter contre l'invasion hollandaise.


Sur cette colline, se dresse une  chapelle « Notre Dame de la colline »  devenue plus tard une église rebaptisée par les  Hollandais « l’Eglise Saint Paul ».  Ce sont maintenant  des ruines mais à l’intérieur, on trouve alignés, des dessus de pierres tombales d’illustres portugais et hollandais. On apprend aussi que le corps de Saint François Xavier y est resté pendant neuf ans avant d’être exhumé et transporté à Goa en Inde.  








Lors de notre visite nous sommes tout à coup mélangés à des collégiens musulmans, qui visitent aussi l’Eglise Saint-Paul. Encore ici l’ouverture de chacun aux autres religions.




Au pied de la colline, au moment de partir, nous croisons un arbre du voyageur, je ne peux pas m'empêcher de le prendre en photo car il est devenu le symbole de nos vadrouilles ...



Je termine cet article par notre escapade culinaire à Mélaka. Nous arrivons dans le quartier chinois, et sommes accueillis dans un petit restaurant qui ne paye vraiment pas de mine. Comme à chaque fois, nous demandons à ce que les plats ne soient pas trop épicés. La serveuse me conseille le plat national, qui ici aussi à Mélacca à ses particularités : le Laksa. Je me laisse tenter, le plat arrive, je goûte, et il est aussi épicé qu’il est beau !! J’ai eu vraiment du mal à le terminer, mais je me suis forcée : c’est aussi ça la découverte d’un pays (lol)












5 commentaires:

  1. Les photos sont vraiment très belle . Biz à vous quatre.

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  2. C'est beau cette tolérance...peut-être il faut du temps pour s'accepter.
    Magnifque arbre du voyageur, votre emblême !

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  3. arbre du voyageur qui vas tres bien a ABTD merci encore de le partagé avec nous Menbres et lecteurs
    de votre périple .

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  4. Superbe et intelligent commentaire (on n'en doutait pas ! )L'allusion aux origines d'Angela m'a intéressée, car depuis le début je me demande si on vous a posé des questions à ce sujet ? biz et biz C.

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  5. Nous imaginerions-nous suspendre à notre rétro un As-subha , le « chapelet » musulman ?
    Réponse : oui en France les maghrébins suspendent le "tasbih" chapelet musulman à leur rétro ou d'autre signes islamique, il existe même des magasins spécialisés en accessoires islamiques pour voitures.

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