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vendredi 25 novembre 2011

Hoi An

Nous voici dans le centre  du Viet Nam après une heure de vol où nous avons été pas mal secoués. Le temps est plus frais avec ses 25°C et la pluie est au rendez-vous  avec des petites averses régulières. Mais après avoir pas mal transpiré à Ho Chi Minh, cela nous va bien!

Hoi An a été entre le XVème et le XIXème siècle un port international de l’Asie du Sud est. Classée au patrimoine historique de l’Unesco, la ville garde un vrai charme  avec ses maisons jaunes au type colonial et ses ruelles réservées aux piétons. On a l’impression que le temps s’est arrêté alors on flâne et on admire. Même le ciel plutôt gris fait ressortir le jaune ocre des murs. La végétation est présente partout : des grands arbres de part et d’autre de la rue, la recouvrent par leur feuillage, des plantes vertes pendent aux balcons au milieu de lanternes rouges et c’est sans compter avec les nombreux bonzaïs  à l’entrée des temples et dans la rue, tout simplement. C’est beau.



Bernard navigue non pas sur les trottoirs, qui sont pour la plupart impraticables (on commence à en avoir l’habitude…) mais sur le goudron au milieu des deux roues. Les maisons sont magnifiques et même leur crépi  sale  n’efface pas  la beauté architecturale des édifices. Les toits sont recouverts de tuiles Yin et Yang : un rang Yin concaves, et un rang Yang convexes ; le faîte du toit est incurvé. 
  Au milieu des maisons, des temples et ils sont nombreux, pas forcément grands. Le travail des sculptures est minutieux, des serpents  et des dragons naviguent sur le toit et on pourrait même compter leurs écailles ! Des oiseaux donnent l’impression de vouloir prendre  leur envol et des branches d’arbres s’échappent.  C’est aérien, voluptueux et même le mobilier à l’intérieur est imposant : fauteuils et  tables sont sculptés comme s’ ils avaient été taillés dans la masse.      


Au fil des rues certains artisanats sont visibles  comme le travail du bois pour sculpter des Bouddhas, ou la  fabrication de toutes sortes de lanternes et de lampions. Nous sommes attirés par la broderie sur soie. Un dessin est esquissé sur la soie et le tissu est alors tendu sur un métier à broder. Une jeune femme prépare son aiguille en doublant son fil et patiemment brode de l’extérieur du dessin vers l’intérieur et des contours vers le centre.  Le résultat quand il est éclairé est vraiment réussi puisque la brillance de la soie donne vie au tableau.


 Mais l’activité principale est le tourisme et ce sont donc des quantités de magasins les uns à côté des autres qui rythment la rue. En fait les vieilles maisons coloniales sont devenues des commerces et principalement des tailleurs, près de 400 dans la petite ville de 120 000 habitants : C’est incroyable !! Ils vous fabriquent  la robe, la jupe, la chemise ou le costume sur mesure en un temps record, et avec le tissu que vous aurez choisi !! On comprend bien que Hoi An ait besoin du tourisme mais quel dommage…L’activité de l’homme fait perdre toute l’authenticité qui transpire des bâtiments. On en attrape même le fou rire  en voyant  les vélos  transportant les touristes, circuler à la queue leu leu dans les rues piétonnes !!

Mais Hoi An ne nous a pas pour autant  déçus …
En parcourant une des rues principales,   « Tran Phu », nous découvrons le musée de la céramique où sont exposées des pièces d’inspiration japonaise et d’inspiration chinoise datant pour les plus anciennes du XVIIème. Et là, stupeur !! Moi, qui connais bien la céramique portugaise, la ressemblance est frappante avec celle datant de la même époque. Même le ton de bleu utilisé, ressemble au lusitanien. Alors, qui est à l’origine ?

Un peu plus loin, le musée de l’histoire et de la culture de Hoi An. Avec les enfants, on parcourt des panneaux explicatifs et on découvre que les habitants Chams de la période Champa dés le IIème siècle vivaient  déjà de la culture du riz, de la ferronnerie et des bijoux.  Les enfants découvrent les objets : un brûleur d’encens du XVIIIème qui servait aussi à brûler les petits papiers sur lequels le fidèle inscrivait ses vœux, des volets complètement sculptés d’une vieille maison (je veux les  mêmes!!! rire) ou bien encore des grosses cloches que l’on fait sonner pour attirer le bonheur. 





 
Et puis, au bout de cette rue, le plaisir de regarder le magnifique pont couvert japonais datant du XVIème siècle. Deux statues chiens à une extrémité, deux statues singes à l’autre : plusieurs explications à cela mais l’une d’entre elles  raconte que les empereurs étaient pour la plupart nés dans les années chien et singe. C’est  la communauté japonaise de Hoi An qui l’a construit dans le but de  relier la ville au quartier chinois situé de l’autre côté de la rive. Il est depuis le symbole de l’échange culturel entre ces deux peuples.

Et puis on longe la rivière Thu Bon, la promenade est calme , on baigne dans les odeurs d’encens, et   puis… quel dépaysement avec ces vieilles femmes qui transportent tout leur chargement sur leur vélo ou à pied  en tirant une petite remorque, ou bien celle encore qui est  sur sa barque ou celle qui vend des fruits.








Pour ma part, je suis « indienne »parraît-il….lol. La vie ne s’arrête pas pour autant autour de nous
La pluie commence à tomber, on s’abrite et puis on sort les imperméables. On profite de l’arrêt pour déguster un bon beignet tout chaud que l’on achète à 10 000 dongs (33 cts d’euros). Donovann s’en met plein les babines et puis on nous aborde pour nous demander d’où on vient. On nous dit que nous sommes une « lovely family », que Donovann ressemble à un petit vietnamien et que Tess ressemble à son papa.
Puis, le monde s’organise : la vendeuse de beignets déploie un petit auvent .au-dessus de son stand tout en tournant les beignets qui sentent si bons ( à la banane, à la noix de coco ,et donuts), les vélos pédalent avec le parapluie, la moto sort son beau ciré parfois  blanc à pois rose (même les garçons : eh ouiii !!!!) et des seaux pullulent sous les gouttières des bâches pour récupérer l’eau. Nous, on décide finalement de rentrer sous la pluie battante qui n’a pas l’air de vouloir cesser. On est aussi trempé dehors que dedans car question respiration l’imperméable, c’est pas ça !!  Espérons que la pluie s' arrêté demain.




2 commentaires:

  1. Que c'est beau, et que c'est bien décrit !

    Su

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  2. toujours aussi plaisant ces récits, encore Angela
    je suis déjà en vacances
    cécile, célia

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