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mardi 29 novembre 2011

De Hoi An à Hué

Un guide parlant parfaitement français, dans la poche, nous quittons  Hoi An. Il s’appelle « Viet », a 32 ans, est marié et a une petite fille de deux ans. Il adore son pays, son histoire et nous explique que le Vietnam est composé de 57 ethnies  et qu’il était divisé en trois régions (sud « les Khmers », centre ( les chaouis » et nord « civilisations des tambours en bronze » réunis  en 1802. Le Vietnam est un pays très jeune: 66% de jeunes (de 15 à 40 ans)
A une dizaine de km, nous découvrons la montagne de marbre. Des blocs y sont extraits et nous avons la chance de voir le travail qui peut être réalisé.  Le marbre vietnamien a des couleurs différentes en fonction de l’endroit où il est extrait : orange, vert, jaune, blanc.


On retrouve les animaux mythiques comme la licorne représentant la beauté (pour l’empereur , celle des concubines) et la tortue signe de longévité.
On suit notre route jusqu’à Da Nang. Ville aujourd’hui très dynamique grâce à son port, elle fut pendant les deux dernières guerres  une ville enjeu par sa position stratégique entre le nord et le sud. En effet,  au dessus, s’élève le col des nuages, barrière naturelle  nord/sud au sommet de la chaine de montagnes.






Passer par Da Nang , c’est un passage obligé par le musée Cham ! D’autant que nous ne sommes pas allés à My Son où se trouvent de nombreux vestiges découverts par un architecte français Henri Parmentier au tout début du XIXème siècle. Mais nombre de ces vestiges  ont été transportés dans ce musée. Ils datent tous du 7ème au XIIIème siècle.











Ce qui nous a vraiment intéressé est la double influence: chinoise et indienne qu’a subit le centre du pays et dont les vestiges témoignent. La présence des Dieux  indiens : Visnu (le protecteur), Brahma (le créateur) et Shiva (à  la fois créateur et destructeur).


Le lion qui apparait dans la culture indienne au départ, apparait aussi dans la culture Cham avec une tête d’éléphant (l’intelligence) et le corps  de lion (la force).  Or, le lion à l’état naturel, vient d’Afrique et on s’interroge donc sur une influence africaine…D’autant qu’il a été trouvé deux  petites statuettes  identiques à la fois au Vietnam et en Afrique !!! Nous sommes finalement si près les uns des autres.



Et puis, Viet réussit à captiver les enfants (et nous aussi d'ailleurs) sur la signification de l’architecture.

Le lingà par exemple qui veut dire « signe » en Sanskrit symbolise la création et l’univers

Aux extrémités : la lune et le soleil et au milieu, ces cinq éléments : le métal, le bois, l’eau, le feu et la terre

La pièce centrale d’un  temple Cham : qui est le symbole de la fécondité.

La base carrée représente le féminin, la terre et le Yin ;  le pilier représente le masculin, le ciel et le yang. Tout est harmonie.

Nous quittons Da Nang. Le long de  la route la mer nous  suit avec  sa plage où viennent se baigner les vietnamiens pendant les mois de juillet et d’août alors qu’il fait plus de 40°C.  En fait, c’est China Beach où les américains ont débarqué en 1968. Des bâteaux paniers sont renversés et semblent sécher  tout le long de la route. Il fait beau, on a de la chance car à cette époque de l’année, il pleut souvent dans le centre. La route vers Hué est longue, près de 170 km et avec un conducteur qui est plus lent qu’une tortue (il ne dépasse pas les 40 Km par heure à notre grand désespoir !!!!), on prend notre mal en patience et puis on positive car on peut poser toutes les questions à Viet !


 Nous commençons à monter le col et noyés dans la brume, nous apercevons des blockhaus tenus alternativement par les américains, les français, les vietkongs.
Cette partie du Vietnam est vraiment différente de ce que l’on a vu auparavant. Les paysages sont vallonnés et  la végétation dense.  La mer n’est pas loin et cela donne lieu à de vraiment belles photos.


En redescendant de l’autre côté du col, ce sont des rizières à perte de vue et la vie de la campagne se dessine sous nos yeux. Des femmes préparent la terre pour semer le riz dans plusieurs semaines. Il faut savoir que la géographie du Vietnam très étirée donne au pays des climats très différent et donc la culture du riz a un rythme qui diffère selon la région. Certaines ont plusieurs récoltes, d’autres qu’une ! On aperçoit aussi des femmes qui vendent des cailles plumées au bord de la route. Puis nous suivons les rails du vieux chemin de fer qui fait 90 cm de largeur et qui l’empêche d’aller vite (30 heures pour faire 700 km : alors là, on a le temps d’admirer le paysage !!!!). Et puis, ce sont ces tombes parsemées dans les champs : il y a eu tellement de morts en même temps qu’ils n’ont pas eu le temps de construire  des cimetières. Enfin, ce sont les poubelles. Quel problème !!!! Les paysans avaient autrefois pris l’habitude de  jeter dans leur terre les détritus mais ils étaient, à cet époque-là, totalement biodégradables  aujourd’hui ce sont des sacs plastique et c’est un vrai désastre.
 








Nous arrivons, fatigués mais heureux d’être ENFIN à Hué. Je voyais déjà le moment où Bernard allait mettre sa main sur la pédale d’accélération ….lol

3 commentaires:

  1. 170 km en combien de temps ? les routes dans ce coin ne doivent pas être très top !
    les paysages deviennent plus vastes
    cécile célia

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  2. à moins de 40 km/h vous avez eu tout loisir d'admirer le paysage historiquement et géographiquement, l'étape à Da Nang et un chauffeur-guide intéressant en plus. Vous auriez pu ajouter une grillade de cailles !

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  3. Cela vous laisse le temps de savourer le paysage, à bientôt sur la baie de Ha-long ?

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