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jeudi 24 mai 2012

L’île de Dalla

Après avoir rempli, pour la nième fois, un registre en déclinant notre identité et notre numéro de passeport, billets en main, nous entrons dans un énorme bac qui traverse la rivière et qui nous amène sur l’île de Dalla.





Les odeurs nous prennent à la gorge tellement elles sont fortes. On ne regarde pas le sol : il est couvert de traces de jus de noix de bétel et jonché d’épluchures et autres. Nous sommes assis sur des petites chaises d’enfant en plastique et agglutinés les uns à côté des autres. Nous sommes peut être une centaine  et le moment de la traversée est une  bonne occasion pour les vendeurs ambulants de gagner leur vie. Tout est vendu : friandises, porte-clés, fruits, vêtements, feuilles de bétel, chapeaux…
La saison des pluies  arrive et les touristes se font rares, nous en croisons très peu. Alors pour ne pas changer, les regards sont sur nous. On nous scrute dans les moindres détails et on se sent presque dénudé. Mais, dés que nous croisons leurs regards, un sourire immense  nous est adressé, ce qui ne nous laisse pas indifférents.
Le  voyage ne dure qu’un quart d’heure et au moment de débarquer, deux conducteurs de trishaws  qui vont devenir les nôtres le temps de quelques heures, saisissent le fauteuil et le poussent pour gravir la pente raide.
Alors, Bernard et le fauteuil sur un des vélos et les enfants et moi sur l’autre, nous découvrons cette île qui ne compte pas moins de 1,5 millions d’habitants.









Une église catholique, des temples bouddhistes, hindous et une mosquée se côtoient. Il n’y a aucune voiture (juste quelques camions et des tracteurs) et les seuls transports sont les vélos, les motos et les trishaws. Alors, à la vitesse du pédalage, on admire le  paysage et on comprend  comment la vie s’organise.
Les maisons sont petites : ils ne vivent pas à l’intérieur, leur vie est dehors ! Proches les unes des autres, elles sont fabriquées de bois, de bambous ou de tôles, enfin de tout ce qu’ils peuvent utiliser et récupérer. 


embarcation pour autochtones et marchandises diverses...





Nous sommes à la fin  des vacances scolaires qui ont duré trois mois. La reprise est prévue au mois de juin où les pluies seront abondantes. Les enfants sont tous dehors et jouent. Ils sont heureux de voir d’autres enfants comme Donovann et Tess et les « hellos » pleuvent. Les sourires sont vrais  et cela nous plait énormément. C’est incroyable comme ils sont chaleureux et on n’arrive pas à  s’y habituer (et puis nous n’en n’avons d’ailleurs pas envie !!) Les regards parfois en disent longs. On nous dit que les « blancs » sont adulés parce qu’ils sont considérés comme supérieurs et beaux !



L’île a des voies cimentées et puis d’autres qui ne sont que des chemins cahoteux que Bernard finit par détester tellement il est secoué.








 Nous visitons un temple et on propose à Bernard  de ne pas descendre de sa nouvelle monture alors il s’exécute et c’est à vélo qu’il est amené au plus près des Bouddhas.


Je crois que ce qui sera le plus amusant, c’est l’arrêt au petit café du coin en terre battue avec entrée magistrale du trishaws au milieu des tables et des chaises ! Cela résume bien les birmans qui se plient en quatre pour que l’on se sente bien : le conducteur de Bernard improvisera d’ailleurs avec des morceaux de bois et un sac plastique servant de liens, des cale-pieds.


Nous sirotons notre café, bavardons puis reprenons tranquillement  le chemin de la visite de l’île. L’eau est comme partout en Asie, rare, alors de grosses jarres en terre cuite sont fabriquées sur place pour servir de récupérateur d’eau au pied de chaque habitation.


Des forages avec des pompes à main sont visibles mais nous nous demandons dans quelle mesure, l’eau est potable tellement la pollution est intense et que rien n’est fait pour que cela change. Cela ne fait pas partie de la préoccupation des insulaires. Les ordures ménagères  ne sont pas traitées et les habitants jettent les sacs en plastique sur le sol, par habitude alors il y en a partout. On ne peut pas s’empêcher d’être choqués.


 

1 commentaire:

  1. oui, ils commencent peu à peu à revivre ; le progrès,l'hygiène reviendront.
    Aung San Suu Kyi avait suivi des études à Oxford en philosophie, économie et sciences politiques. Elle s'est mariée avec un anglais qui étudiait la culture tibétaine et le bouddhisme et a continué à exercer comme professeur à l'université de Harvard. Ils ont eu deux fils. En 1988 elle est revenue en Birmanie pour s'occuper de sa mère malade. Depuis, Aung a passé ces années en résidence surveillée et parfois en prison. n'ayant pas revu son mari, qui est décédé d'un cancer et qui n'avait pu obtenir un visa pour la Birmanie. Elle a été libérée de ces longues années d'enfermement en novembre 2010. En 1991 elle avait obtenu le prix Nobel de la paix. Ce sont son mari et ses fils qui l'avaient représentée à Oslo. En avril elle a été élue députée au gouvernement actuel birman. Elle a eu un passeport et elle se trouve en ce moment en Angleterre où elle a retrouvé ses enfants après de longues années de séparation. A l'Université d'Oxford on vient de lui remettre son doctorat honoris causa, et elle va aller à Oslo pour prononcer son discours de prix Nobel de la paix.

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