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jeudi 19 janvier 2012

Yves

Nous rencontrons un soir Yves. Il nous est présenté par Gilles, le propriétaire de la Guest House à qui nous avions parlé de notre envie d’aider des écoles pauvres et qui est partie prenante aussi dans cette association.  
Yves entourés des enfants, c'est ce qu'il aime!

Yves est français, retraité et a refait sa vie en Thaïlande. Son temps, il le consacre à de nombreuses causes humanitaires mais l’une d’entre elles lui tient vraiment à cœur. Il aide une école d’enfants handicapés mentaux en réunissant, par diverses actions, des fonds et du matériel.






En Thaïlande, les familles qui ont la malchance d’avoir un enfant différent ont tendance à le cacher car il considère que c’est une honte. Des histoires monstrueuses en découlent comme l’enfermement d’un enfant dans sa chambre pendant les 14 premières années de sa vie ou bien encore des enfants en manque d’amour flagrant.

Il est 9 heures du matin et nous voyons arriver Yves qui a même prévu une bâche pour protéger de la pluie   le fauteuil de Bernard derrière dans le pick up. En effet, le ciel est gris et il pleut. L’école se situe à la périphérie de Chiang Maï  et nous parcourons une route bordée d’arbres sacrés qui ne seront jamais coupés sous peine de voir les esprits qui les occupent apporter le malheur sur celui qui aurait osé prendre cette décision. Ces arbres sont enrubannés de tissus colorés. Parfois même, des maisons aux esprits s’y trouvent et nombreux sont les thaïlandais qui apportent des offrandes aux esprits.

Le manque d’amour des enfants, on le ressent dés notre arrivée.  Ils sautent sur place, sont heureux de nous voir, nous prennent la main et même nous font des calins en nous entourant de leur bras.  Ces enfants sont au nombre d’une trentaine : il y a des enfants atteints de trisomie, d’hydro –encéphalie et de divers autres handicaps mentaux. La plus jeune  a environ 5 ans et le plus vieux presque 18. A ce propos, les enfants sont sensés rester jusqu’à leur majorité, date à laquelle, ils sont rendus aux familles. Mais Yves s’inquiète : comment sera-t-il reçu ? Va-t-il être heureux ? Et sera-t-il aimé à son retour chez lui?


C’est une des raisons pour laquelle un jardin pédagogique a été élaboré. Les enfants apprennent à s’occuper des cultures et seront donc utiles à leur famille !
Dans le même sens, des animaux sont arrivés dans l’enceinte de l’école : deux jeunes porcs donnés par un paysan qu’ils  espèrent  être de sexe différent pour pouvoir procréer. Bientôt, un poulailler  viendra compléter la ferme, toujours dans la même optique pour que l’enfant de retour dans sa famille ne soit pas considéré uniquement comme une charge. Nous faisons même connaissance avec le chien à trois pattes dans la cuisine, mascotte et emblème de l’école.



C’est avec la directrice que nous visitons les locaux et les extérieurs. On nous explique que c’est la Reine de Thaïlande qui participe aux frais de l’école et aux salaires du personnel. 
Il a plu toute la matinée et c’est dans la boue que nous  visitons le jardin avec des enfants qui nous ont suivis et qui sont fièrs de nous montrer leur environnement. J’ai ma main dans celle d’une petite fille qui ne me la lâchera pas pendant un bon moment  et je prends conscience de tout cet amour qu’ils ont à donner avant même d’en recevoir.
Nous avions entendu parler du projet d’Yves grâce à Gilles et avons donc préparé avec l’aide du conseil général un colis. L’encadrement les fait tous asseoir sur une natte pour un retour au calme qui ne dure pas quand  la distribution commence. Le colis est ouvert, les petits cadeaux sont distribués, les enfants sont heureux et nous le sommes aussi!





Mais plus qu’une distribution de petits présents, c’est avant tout un moment de partage, plein d’amour donné et beaucoup d’amour reçu et puis c’est aussi pour nos enfants une ouverture d’esprit que nous voulions qu’ils aient. Accepter la différence, c’est comprendre l’humanité.





Aujourd’hui est la journée annuelle des enfants et nous voyons arriver des collègiens avec de la nourriture qu’ils distribuent à leur tour. Tout le monde mange, on se voit offrir des petits paquets de chips. Un des enfants va chercher un poste radio et met de la musique. Même si les collégiens sont en retenue, nous trouvons le geste formidable parce qu’il représente un vrai pas pour l’acceptation de la différence pour les générations futures.



Nous remercions vivement  Gilles, Yves, Gérard Garossino  et le conseil Général,
 sans qui rien n’aurait été possible.
 Merci pour les enfants !

1 commentaire:

  1. merci Bernard et angela pour ce temoignage d'amour et d'ouverture vers ceux qui souffrent d'etre differents des autres
    le manque d'amour tue et l'indifference aussi
    j'ai travaillé pendant 38 ans dans ce milieu psy et ces etres m'ont appris beaucoup sur moi meme et sur eux
    ils m'ont appris la tolerance et l'ecoute ,surtout chez les enfants
    michel audiard disait "heureux les félés car ils laissent passer la LUMIERE " !!!!
    pour tes enfants TESS et DONOVAN c'est une experience extraordinaire d'etre en contact avec ces enfants là ,car ils auront un autre regard de compassion de tolerance et d'amour
    ces enfants ont besoin qu'on les prennent en charge sur le chemin de la vie
    bisous à vous 4 je vous offre un lotus

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