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jeudi 26 janvier 2012

Le triangle d'or: deuxième jour...

Cette journée est éprouvante car les kilomètres défilent. Nous prenons la direction du nord et notre point de chute sera Mae Saï.
Le paysage est toujours aussi beau : des orangers à perte de vue avec en prime  les montagnes de plus en plus présentes. On ne résiste pas à s’arrêter au bord de la route pour en acheter un kilo (25 bahts : 0.52 cts €) qui va vite être englouti !



On apprend que Tong est « white Karen ». Il en existe en effet trois tribus différentes : les blancs, les rouges et ceux qui ont un long cou. Il est Bouddhiste et sa femme catholique. Mais il nous dit que chacun va prier indifféremment au temple ou dans une église.
Nous sommes heureux car Tong s’arrête dans tous les villages sur la route que nous voulons visiter. Les Karens parqués que nous n’avons pas voulu voir hier, nous les voyons aujourd’hui naturels et « libres » . Une femme est là sur un banc avec ses enfants. Sa mère de 80 ans prépare la paille pour mettre sur le toit de la maison. Le toit est changé une fois par an. Elle est belle. Des colliers de toutes les couleurs pendent à son cou. On s’arrête et avant d’ouvrir la portière nous sommes envahis d’un drôle de sentiment à ce moment-là : la volonté de les rencontrer s’amoindrit au fur et à mesure que nous prenons conscience de notre culot européen. Afficher une certaine richesse  par rapport à eux nous gêne. Pourquoi nous parleraient-ils ? Pourquoi nous souriraient-ils ? C’est encore là, une pensée bien de chez nous ! Parce qu’au contraire, tous nous sourient, la conversation est difficile à cause de la barrière de la langue mais Tong joue le traducteur. Elle a le même âge que moi mais paraît surprise quand je le lui dis : eh oui, je n’ai que deux enfants ! Elle doit en avoir au moins cinq. Nous restons ensemble un moment et puis continuons notre route. 

Plus loin, c’est un match de foot que nous regardons. L’accent est mis dans les villages sur le développement du sport pour palier à la consommation de tabac et de drogue qui devenait un vrai problème de santé publique.
Des kilomètres, encore des kilomètres…C’est dans le village de Ban Yapa que nous faisons halte. Tout comme la veille dame Karen, les habitants préparent la paille pour les toits des maisons et dans toutes les rues, elle est séchée en bouquet sur le goudron. Les voitures, si elles doivent passer, roulent dessus tout simplement. Ils élèvent aussi des cochons.


A la sortie, on passe un poste frontière et on se voit forcé de prendre un militaire dans notre voiture jusqu’à Mae Salong, une petite ville à une dizaine de kilomètres. Il monte à l’arrière avec les enfants et nous sommes vraiment amusés de les voir être si calmes tout d’un coup !
Des collines à perte de vue et du thé. Le garde descend et nous, nous allons au marché. Très peu de légumes mais il est agréable (l’agencement nous rappelle ceux du Portugal).








Nos ventres crient famine alors Tong nous amène dans un petit stand sur la route tenue par une famille. Il ne paye pas de mine et pas de menu : ce sera Pad Thaï au poulet. On finit par reconnaitre ceux qui sont bons : celui-ci n’est pas mauvais mais il manque un peu d’assaisonnement. Les enfants profitent pour faire connaissance avec les trois enfants qui jouent à l’élastique.

Nous repartons. Cette fois-ci, ce sont des champs d’ananas à perte de vue. Je suis tiraillée entre le fait de prendre des photos continuellement pour avoir des souvenirs et celui de le laisser dans le sac pour vivre le moment présent. La culture du riz est échelonnée dans l’année et les rizières adoptent donc des couleurs différentes qui vont du vert criard du riz qui pousse au marron de la terre fraîchement labourée, au jaunâtre des champs qui ont été fauchés.

Nous visitons les jardins magnifiques du palais du roi «  Doï Tung ». C’est un jardin à la fois minéral et végétal parfaitement entretenu. Les jardiniers remplacent devant nos yeux les pots d’orchidées fanées par d’autres en fleurs. Il est peut être trop parfait à notre goût (pas une feuille qui ne dépasse !). On goûte de gros kiwis sucré : un vrai régal.

En route pour Mae saï, ce sont cette fois trois moines aux pieds nus que nous prenons en stop. Donovann et Tess nous dirons qu’ils étaient très gentils et qu’ils souriaient beaucoup.


Nous longeons la frontière birmane, par moments ce n’est qu’une simple barrière de bambous ; les points de contrôle de l’armée et de la police s’enchaînent : impossible pour un birman de passer ! A gauche, les montagnes, frontière naturelle avec la Birmanie et à droite, la Thaïlande. La route finit par être vraiment sinueuse. Nous longeons la crête et de chaque côté, un ravin de nationalité différente. Des odeurs étranges mais agréables nous envahissent : Tong nous précise que c’est l’opium qui est cultivé, en secret, au milieu des champs de café.


Arrivés à Mae Saï et après avoir pas mal tourné pour trouver un endroit où dormir (prix correct, douche, eau chaude, pas de rats, propre et accessible), nous avons froid. Pour la première fois depuis longtemps, les polaires ne sont pas de trop.

Un immense marché de nuit se trouve sur l’avenue principale. Après un calamar et des saucisses grillés, on est à peu près réchauffé. Le dessert, ce sont des drôles de boules piquées sur des bâtonnets de bois et que la vendeuse nomme « boule de crêpe ». Nous  essayons : pas mauvais et sucré jusqu’au centre où nous découvrons ce qui a permis de confectionner la boule de crêpe : un morceau de saucisse !  Fou-rire général. On aura tout vu en Asie !

4 commentaires:

  1. Angela si tu laisses ton appareil dans ton sac , on ne pourra plus voir ces belles photos lol. Biz à vous 4.

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  2. Angela, pense aux pauvres français coincés ici, il leur faut leur dose de rêve quasi quotidien maintenant avec ces magnifiques photos!! Abtdvadrouille, mieux que les brochures de tour opérators...On rêve d'y être, on vit par procuration!! Merci!!

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  3. J'ai bien aimé le moment de la boule de crepe , avec sa saucisse à la fin LOL !!!!!
    Dans ce triangle d'or, il y a pas que de l'or , il y a de l'humour et l'humour et l'amour sont le souffle de l'univers
    vous me faites réver, vous vivez notre reve merci à vous 4

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  4. C'est vrai qu'on y pense pas toujours mais le photographe "perd une partie du spectacle" l’œil rivé à l'objectif
    Mais vous êtes quatre pourquoi ne pas faire tourner l'appareil photo ?

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