A vélo, les premières découvertes de
ces temples éparpillés dans la nature sont un véritable enchantement. D’abord
les haltes se font au grès de nos humeurs et puis quel plaisir de se reposer à
l’ombre d’un arbre et au pied d’un patrimoine de près de mille ans !
Il y a environ 3000 temples à Bagan
et sans aucun doute, nous ne les verrons pas tous de près mais nous avons
décidé de parcourir avec plaisir la nature birmane au hasard des routes et des
virages.
Nous sommes étonnés de voir la vie, si près des temples : des
maisons sont construites à leurs pieds. Ce
ne sont pas juste de vieilles pierres abandonnées là. Les temples font
partie du paysage quotidien birman. Des taxis collectifs très bons marchés (qui
ne nous sont pas réservés) circulent entre les temples et la population vient
se recueillir de manière habituelle et naturelle.
Nous rencontrons X…, un peintre (son nom restera confidentiel à cause des répressions qui pourraient s’exercer
contre lui) qui emploie la technique du sablage et qui nous arrête sur le bord
de la route pour nous dire que nous ne sommes pas loin d’un temple qui jouit
d’un vue splendide sur la plaine.
Nous ne sommes pas dupes (nous sommes toujours sollicités pour des achats de "souvenirs" LOL ) mais suivons
sa moto et il nous raconte l’histoire de ce bouddha avec une autre petite tête de
Bouddha à la place de son estomac. Au XIème siècle, le roi fit construire un
bouddha, deux siècles plus tard, un autre roi voulut un bouddha bien plus grand
mais il décida de laisser la tête du premier apparaitre.
Nous montons les marches intérieures
qui vont nous mener d’abord à un premier étage puis à un second. La vue est
grandiose : une plaine recouverte de temples dont les dômes sont parfois
dorés et puis sur la gauche, le fleuve Irrawaddy. C’est vraiment beau. On se
promet de revenir au coucher du soleil.
La température est très agréable à
l’intérieur du temple alors sur une natte, on s’assoit et c’est l’occasion de
poser quelques questions à X…. Tout d’abord, il nous explique que pour lui, le
gouvernement ne fait pas le bon choix de faire payer de telles taxes aux
touristes. A cela, nous lui demandons si ces taxes servent à la réfection des
monuments, alors il rit, nous prie de le suivre et nous montre une petite stèle
sur laquelle est écrite tous les noms des donateurs privés. Le gouvernement
participe mais très peu et ce sont des fonds privés qui permettent de réparer
les temples.
Nous lui demandons si l’arrivée de Aung San Suu Kyi a changé quelque chose dans leur
vie et il nous dit que depuis deux mois, la police leur demande moins d’argent
mais qu’il pense que cela va changer encore. Il m’explique que la vie est
encore difficile : par exemple, il n’y a pas de voitures car acquérir une
voiture japonaise neuve coûte le double
puisqu’il y a 100% de taxes gouvernementales sans compter en plus le voyage en bateau. Il n’en
dira pas plus car deux hommes sont entrés dans le temple...
X est vraiment un artiste sympathique |