Le calamar se pêche la nuit tombée à
la lumière de néons de couleur verte. Cette fois-ci, Bernard a préféré ne pas
nous accompagner, car tanguer de nuit sur un frêle esquif ne l’a pas
tenté !
Nous embarquons une heure plus tard :
le pêcheur est chaleureux et son sourire resplendit dans ses yeux. Ses jambes sont atrophiées mais il se
déplace sur son bateau tel un chat sur les toits.
Nous traversons le port et les
enfants se rendent compte que même la nuit tombée, c’est un lieu plein de
vie : les pêcheurs débarquent les caisses contenant la pêche de la journée
et les filets sont soigneusement rangés (ils sont tellement lourds qu’ils font
parfois pencher l’embarcation). Pendant ce temps-là, le personnel du port
prépare le poisson, l’entrepose et prépare son expédition.
Il fait nuit noire. Après une longue traversée du port et du chenal, devant nous le golfe de Thaïlande. Le moteur est coupé, les lampes sont allumées et dans les eaux peu profondes, on déroule le fil à pêche. L’hameçon circulaire n’a pas d’appât. Le fil est déroulé jusqu’à ce que l’hameçon touche le fond et remonté ensuite d’une cinquantaine de centimètres. Le pêcheur nous explique que nous devons effectuer des mouvements de haut en bas, alors on s’exécute.
Cinq minutes passent puis dix puis
quinze : Donovann s’impatiente. Eh oui ! C’est aussi cela la
pêche : l’attente !
Notre pêcheur nous explique que
cette pêche est pratiquée de préférence à la pleine lune. Aujourd’hui, ce n’est
pas pleine lune ! Il empoigne son talkie walkie et après avoir parlé avec
un autre pêcheur ami, il décide de lever l’encre pour aller la jeter plus loin.
L'hameçon |
Les minutes s’égrainent et si Tess
prend son mal en patience, Donovann provoque des fou-rires de la part des
Thaïlandais : il relève le fil constamment, finit presque par l’emmêler et
montre son impatience. Le pêcheur lui dit qu’il pense que nous allons devoir
pêcher toute la nuit. Alors nous rions tout en bavardant. Je finis par lancer
« he is not a good fisherman ! » mais à cette remarque, Donovann
réponds du tac au tac « be carrefull, I comprend ! ». C’est dans
une ambiance bonne enfant que nous pêchons
quand soudain, Donovann remonte pour la énième fois sa ligne mais cette fois-ci avec un regard plus
interrogateur… Et TADAMMMMMMM : un beau calamar pend à son hameçon. Il est
fier comme Artaban et jubile. Nous sommes tous heureux de ne pas rentrer
bredouille, je me dis que c’est déjà ça !
Le pêcheur en attrapera quelques autres mais cela ne se bouscule pas. Heureusement, son ami pêcheur passe par là : il lui donne des calamars, des crevettes et des petits poissons de la taille de sardines. Nous ne comprendrons ce geste qu’au moment où nous voyons Khone s’affairer à préparer le poisson et à allumer un barbecue.
Nous nous régalons avec ces produits
frais : nous ne les avons pas tous pêchés mais que c’est bon !! Une
sauce a même été préparée pour nous et on ne sait pas prier.
La pêche aura duré plus de trois
heures sur le bateau : il est tard et nous rentrons. Les enfants sont
exténués. Mais ce fut un bon moment de partage et de silences ponctués par des
rires.
De sacrés expériences pour vous et les enfants , bisous de nous 4.
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